La Senne, la rivière qui était si belle du temps des Gaulois, a bien changé en 1864 quand Charles Baudelaire arrive en Belgique. C’est un cloaque dans lequel se déversent tous les égouts de la ville. Le poète la qualifie de « Seine obscène » et voici comment il la décrit :
« La Senne qui ne pourrait pas, tant ses eaux sont
opaques, réfléchir un seul rayon du soleil le plus ardent… Elle sert de
vidange aux latrines…Ce n’est qu’un excrément qui coule »
Ce sont des extraits du pamphlet intitulé « Pauvre Belgique » qu’il écrit durant
son séjour de deux ans à Bruxelles. Il
mourra l’année suivante à l’âge de 46 ans, rongé par la syphilis. Dans ce
texte, il vomit tout ce qui est belge.
Des habitants, il dit : « Tous les Belges, sans exception, ont le crâne vide »
Même opinion
sur la bière bruxelloise : « Le faro est tiré de la
grande latrine, la Senne ; c’est une boisson extraite des excréments de la
ville…Ainsi, depuis des siècles, la ville boit son urine. »
Et sur la propreté des demoiselles belges au « parfum de bélier » : « Elle puait comme une fleur moisie… »
Ce ne sont pas
les plus beaux écrits de Baudelaire, loin de là. Mieux vaut ne retenir de lui que
ses Fleurs
du Mal avec sa célèbre
introduction « Au lecteur » : c’est le poète maudit
qui parle, le débauché mis à l’index qui a scandalisé les bien-pensants de son
époque, il termine par ce vers interpellant : « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ! »
Autant savoir.
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