lundi 27 mars 2023

Abélard et Héloïse

Célèbre et véridique histoire d’amour du Moyen-Age entre un docte professeur et son élève. Héloïse a 17 ans quand elle succombe aux charmes de son maître en théologie, Pierre Abélard. Ils auront un enfant et se marieront secrètement, mais l’oncle d’Héloïse, le Chanoine Fulbert, dénonce Abélard qui a trahi l’Eglise. Sa colère sera terrible : il enverra ses sbires émasculer le pauvre Abélard !

Ils seront séparés à jamais mais continueront des échanges épistolaires. Héloïse prendra le voile et deviendra abbesse du couvent Le Paraclet, près de Troyes en Champagne. Abélard entrera au monastère de Saint-Denis et mourra en 1142. Héloïse le fera enterrer dans son abbaye et, en 1164, elle sera, selon ses dernières volontés, ensevelie aux côtés de celui qui avait été son époux.

La légende raconte qu’Abélard, mort depuis tant d’années, étendit les bras pour la recevoir et les ferma, la tenant embrassée, à jamais.

Depuis 1817, les amants maudits du Moyen-Age ont un monument funéraire au cimetière du Père Lachaise à Paris.


Autant savoir.

 

samedi 25 mars 2023

Rouler dans la farine


C’est bien sûr tromper quelqu’un par ruse. Le verbe « rouler » à lui seul a déjà le sens de berner, d’arnaquer et dans cette expression, on a ajouté « dans la farine ». Pourquoi ? Ce n’est pas une allusion au travail du boulanger ni du pizzaiolo, le mot ici symbolise quelque chose de doux, d’agréable, qui fait illusion comme de belles paroles ou de fausses promesses : on « dore la pilule » afin d’endormir la vigilance de l’interlocuteur.

Certains pensent que cela viendrait du théâtre, notamment de la « Commedia dell’arte » où des acteurs se poudraient le visage en blanc pour ne pas être reconnus.

En tout cas celui qui « enfariné » a été victime d’un « marché de dupe ». C’est le « dindon de la farce », « il s’est fait avoir », « plumer » ou « pigeonner ». On peut dire aussi qu’il a été « mené en bateau » et qu’il est « chocolat » ou « gros-jean comme devant » !

Elle est riche et imagée notre langue française !

Autant savoir.

 

mercredi 22 mars 2023

Sot-l’y-laisse

Les amateurs de bonne chère sont friands du « sot-l’y-laisse » du poulet ou de la dinde. Un morceau de choix que seuls les sots, les ignorants négligent : ils ne savent pas que c’est le meilleur de la volaille !

C’est de là que vient cette pittoresque appellation déjà utilisée au XVIIIème siècle. Mais de quelle partie de l’animal parle-t'on ?

De nos jours, pour les gastronomes c’est évidemment deux morceaux de chair tendre situés de chaque côté de la colonne vertébrale. Mais problème ! Ce sont des parties bien connues des gallinacées et aucun cuisinier ne s’en priverait… Alors pourquoi ce nom ?  

Parce qu’autrefois, le « sot-l’y-laisse » n’avait pas tout à fait le même sens. D’après les textes d’époque, il s’agissait de la viande du croupion beaucoup plus difficile à prélever et que beaucoup jetaient… 

D’où l’expression !

Autant savoir.

  

mardi 21 mars 2023

Se laver les mains

Cette mesure d’hygiène nous paraît évidente et pourtant… Ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle qu’un médecin hongrois, Ignace Semmelweis, a préconisé le lavage des mains et l’a rendu obligatoire dans son service d’obstétrique afin d’éviter la contamination des accouchées. Jusqu’alors, aucun médecin n’accordait de l’importance à ce geste.

Son initiative a rencontré l’opposition de ses confrères de l’époque. En réponse, Semmelweis les accusait d’avoir provoqué, en ne se lavant pas les mains, la mort de certaines patientes. S’en est suivi une violente polémique qui a altéré la santé mentale de ce précurseur, il devra être interné. Il mourra en 1865 à 47 ans dans un asile.

Quelques années plus tard, Louis Pasteur découvrira l’existence des microbes, vecteurs de maladies, on comprendra enfin l’importance de l’hygiène et notamment du lavage des mains.

Quant à l’expression « s’en laver les mains », elle signifie dégager sa responsabilité ou ne pas accorder d’importance à ce qui arrive. Allusion à Ponce Pilate qui, abandonnant Jésus à la foule, se lava les mains en disant « Je suis innocent du sang de ce juste ».


Ponce Pilate se lavant les mains (Duccio di Buoninsegna 1308)

Autant savoir.

 

vendredi 17 mars 2023

Mistral

« C’est le plus fol / Et le plus magistral / De la bande à Eole / En un mot : le Mistral » chantait Marcel Amont dans « Le chapeau de Mireille ».

C’est un symbole de la Provence, un fléau, disent certains, ce vent du nord qui s’engouffre dans la vallée du Rhône depuis la Drôme jusqu’à la Méditerranée. Il est souvent violent, tempétueux, balaie tout sur son passage et dure plusieurs jours. Sénèque raconte que l’empereur Auguste avait fait élever un temple en son honneur pour tenter de calmer ses ardeurs.


Pour les anciens Provençaux, il était le maître des vents et c’est là l’origine de son nom : « Mistrau » devenu « Mistral », un dérivé du « magister » latin, le maître !

C’est aussi le patronyme de l’écrivain de cette région Frédéric Mistral (1830-1914) prix Nobel de littérature en 1904 pour son œuvre poétique en occitan « Mireille ». Il se disait descendant des troubadours et avec ses confrères du mouvement « Félibrige », il voulait perpétuer l’usage de la langue d’oc.


Autant savoir.

mercredi 15 mars 2023

Les policiers appelés « poulets »



En 1871 à Paris, les bâtiments de la police sont dévastés par un incendie. Il faut trouver un nouveau siège pour les forces de l’ordre et le choix de Jules Ferry, à ce moment maire de la cité, se porte sur une caserne construite où se tenait le marché aux volailles. Il n’en fallait pas plus pour que les Parisiens affublent les membres de leur maréchaussée du surnom de poulets ! Et ce mot s’est répandu dans tout l’Hexagone et même au-delà.

Quant au mot « flic » autre appellation des policiers, il viendrait de l’allemand « flick » qui signifiait jeune-homme à moins que ce soit de « fliege », la mouche… On ne sait pas trop.

Autant savoir.

 

dimanche 12 mars 2023

« Nous descendons tous d’un roi et d’un pendu »

C’est un dicton des généalogistes. Cela veut dire que dans l’ascendance de chacun (faut parfois remonter loin dans le temps…) on trouve toujours un personnage important, un VIP de jadis, un « roi », mais aussi un repris de justice, un malfaiteur, un « pendu ». Cette maxime, on la doit à Jean de La Bruyère dans son ouvrage « Les Caractères » paru en 1688. L’auteur voulait se moquer de ses contemporains qui se glorifiaient d’ancêtres à particule avec des titres nobiliaires prestigieux.






Le roi et le pendu, cartes du Tarot.


Pour les habitants de Tasmanie, il s’agit plus de pendus que de rois. Cette île au sud de l’Australie a servi de bagne au XIXème siècle pour les Britanniques. On y envoyait des condamnés sans espoir de retour. Comme toute évasion était impossible, ils pouvaient y vivre comme des colons, cultiver la terre, même fonder une famille. Les aborigènes ont été décimés par les microbes apportés par ces immigrants. Aucun n’a survécu et c’est ainsi qu’on peut dire que les Tasmaniens actuels sont tous (ou presque…) des descendants de « pendus ».


Autant savoir.

 

vendredi 10 mars 2023

Léo Ferré et son chimpanzé

Léo Ferré et son épouse Madeleine, tous deux passionnés par les animaux, ont adopté en 1961 un bébé chimpanzé femelle qu’ils ont baptisé « Pépée ». Ils l’ont élevée, traitée comme leur fille, comme si c’était un être humain. On raconte qu’elle partageait leurs repas, avait sa place à table même s’il y avait des invités. Et cela a duré sept ans. Mais Pépée devenue plus forte, moins docile, parfois agressive, provoquait pas mal de dégâts. La cohabitation est bientôt devenue orageuse. Léo Ferré a fui son domicile devenu un enfer, abandonnant Madeleine et le chimpanzé qui est décédé quelque temps plus tard. 


Cette rupture serait à l’origine de sa chanson « Avec le temps » sur l’amour perdu (l’amour de Madeleine… et de Pépée ?) dont voici quelques extraits :

« Avec le temps... / Avec le temps va tout s'en va / On oublie le visage, et l'on oublie la voix…

Avec le temps... / Avec le temps va tout s'en va / L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie / L'autre qu'on devinait au détour d'un regard / …  Avec le temps tout s'évanouit…

Avec le temps... / Avec le temps va tout s'en va / Même les plus chouettes souv'nirs … / On oublie les passions et l'on oublie les voix / … Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu / … Et l'on se sent floué par les années perdues… / Alors vraiment / Avec le temps ... on n'aime plus »

Léo Ferré est également l’auteur d’une autre chanson célèbre « Jolie Môme ».

Autant savoir.

 

 

 

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mercredi 8 mars 2023

« Tout va très bien, Madame la Marquise… »

Célèbre chanson créée dans les années trente par les « Collégiens » de Ray Ventura. On raconte qu’en tournée dans la ville de Nîmes, le trio d’artistes ne rencontrait pas beaucoup de succès, l’accueil y était glacial ! Alors, il fallait réagir, le parolier du groupe en une nuit compose cette ritournelle et le lendemain, c’est un triomphe ! Après Nîmes c’est toute la France qui se met à fredonner : « Tout va très bien, Madame la Marquise…On déplore un tout petit rien…un incident, une bêtise… ».


Cela aurait pu en rester là s’il n’y avait eu en 1939 la « drôle de guerre », cette période bizarre : la guerre est déclarée mais rien ne se passe, pas de combat. Le Président du Conseil en France s’appelle Edouard Daladier. Hésitant devant les décisions à prendre, il n’est pas très populaire. Et comme il avait, de notoriété publique, une maîtresse, la Marquise de Crussol, la chanson a été reprise pour le tourner en dérision : « Tout va très bien, Madame la Marquise… ». Il sera contraint de démissionner en mars 1940 !

Autant savoir.

samedi 4 mars 2023

Les Basques en Amérique

Sont-ils arrivés en Amérique avant Christophe Colomb ? Impossible d’en être certain mais c’est tout à fait plausible !

Au Moyen-Age, les Basques pêchaient dans le golfe de Gascogne la baleine, pour sa graisse utilisée dans les moyens d’éclairage de l’époque. Mais le cétacé s’y faisant rare, ils sont allés de plus en plus loin … jusqu’à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent. Un document de 1412 atteste qu’ils naviguaient au large du Groenland. Ils ont débarqué à Terre-Neuve en 1517, nous en avons la preuve, mais il est possible qu’ils y aient accosté avant le 1492 de Christophe Colomb. De nombreuses traces de leur présence sont visibles sur l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon dont le drapeau reprend leur emblème, l’Ikurriña.

Dans le golfe du Saint-Laurent, on a retrouvé l’épave bien conservée du « San Juan », un baleinier basque et à San Sebastian, au nord de l’Espagne, une copie de ce bateau est en cours de construction.

Les Basques (appelés Vascones par Jules César) sont un peuple très ancien : ils occupaient l’Aquitaine quand les Celtes (les anciens Gaulois) sont arrivés. Leur langue ne ressemble à aucune autre en Europe, son origine est un mystère absolu. Pas étonnant qu’ils la défendent farouchement ainsi que leurs coutumes, leur folklore (le béret, la pelote…), en un mot, leur identité.


Autant savoir.


 

 

jeudi 2 mars 2023

Le feu et la fée

Le « feu », celui des flammes, vient du latin « focus » qui a donné aussi notre foyer. Mais ce mot peut également servir pour faire allusion à un défunt. On parle par exemple de son feu père ou de sa feue mère. Si on le met en avant, alors il est invariable : feu mes parents et feu ma mère. Une tournure passée de mode mais qui se rencontre encore dans la littérature.

Ce terme ne vient pas du focus latin mais de « fatutus » adjectif dérivé de « fatum » le destin. Celui qui est « feu » a accompli son destin sur la terre, il a terminé son existence.




Et bizarrement la fée de nos contes d’enfant est également une évolution de « fatum ». Pourquoi ? Parce que ce personnage fabuleux a des pouvoirs particuliers et peut agir sur la destinée des humains … avant qu’ils ne soient « feus » (avec « s » et non « x », c’est un adjectif !).


Autant savoir.

 

Peau de chagrin

Autrefois, on disait «  se rétrécir comme une peau de sagrin  » et non «  de chagrin  ». C’est la similitude de consonance qui a fait qu’o...