mardi 27 juin 2023

Le coq des clochers

Au sommet des églises, se dresse fièrement un coq perché sur une croix. On doit cet ornement au pape Léon IV qui décida au IXème siècle que tous les clochers seraient surmontés de la représentation de cet animal. Sans doute un symbole, mais lequel ? Aucun texte ne donne la raison officielle de l'injonction papale, nous ne pouvons qu’avancer des hypothèses.


« Le coq veille sur sa basse-cour. De la même façon, l’église veille sur ses ouailles, les protège ». C’est une explication parfois donnée.

Une autre cherche l’origine dans le reniement de l’apôtre Pierre. « Avant que le coq ne chante, tu m’auras renié trois fois » lui a dit Jésus dans l’Evangile. Ainsi, la présence du coq servirait de rappel aux fidèles afin qu’ils ne fassent pas comme Pierre et gardent la foi.

Mais certains donnent une autre interprétation somme toute assez plausible : le coq chante au lever du jour marquant ainsi la fin de l’obscurité. On passe des ténèbres à la clarté et cela correspond au message de la religion chrétienne.

En tout cas, le coq gaulois n’y est pour rien dans cette histoire.

Autant savoir.

 

 

 

dimanche 25 juin 2023

Paparazzi


Ce terme d’origine italienne est entré dans la langue française grâce à Federico Fellini, le réalisateur en 1960 du film la "Dolce Vita" avec Marcello Mastroianni et Anita Elkberg … dont la scène dans la fontaine de Trevi à Rome est restée célèbre.

Dans ce film, Marcello est souvent accompagné d’un ami appelé Paparazzo qui use volontiers de la pellicule. Fellini racontera que c’était le nom de famille d’un condisciple qui le harcelait sur les bancs de l’école. En italien, le mot est une sorte d’onomatopée qui suggère le bourdonnement agaçant des insectes (papatacci). Et par plaisanterie, Fellini donnera ce surnom à un photographe des studios de la Cinecitta et c’est de là que le terme est entré dans la langue courante pour ces reporters avides de scoops à sensation et poursuivant les « people ». On se souvient de Lady Di au pont de l’Alma…

Autant savoir.

 

jeudi 22 juin 2023

Paris-Brest

C’est le nom d’une pâtisserie à base de pâte à choux fourrée de crème au beurre avec des amandes. Elle est généralement de forme circulaire : un rappel de l’origine de sa création, la course cycliste Paris-Brest-Paris de 1891. Cette manifestation sportive a connu un grand retentissement à l’époque et pour célébrer cet événement, des pâtissiers ont imaginé ce gâteau en forme de roue de vélo. On ne sait trop qui en est vraiment le concepteur : Bauget de Paris, Gerbet de Chartres ou Louis Durand de Maisons-Laffitte ?

 


A la fin du XIXème siècle, la bicyclette commençait à être répandue et c’est pour promouvoir son utilisation que cette course de 1200 Km a été organisée ; elle sera sponsorisée par les frères Michelin qui venaient d’inventer le pneu creux avec chambre à air. Elle sera reprise tous les dix ans jusqu’en 1951.




La première épreuve a été remportée par Charles Terront en 71h37. 206 participants au départ, 98 à l’arrivée. On raconte qu’il y a eu beaucoup de tricheries, certains se faisant relayer par un autre en cours de trajet. C’est vrai que les contrôles n’étaient pas faciles sur une telle distance. En 1901, le vainqueur sera Maurice Garin (en 52h) qui deux ans plus tard gagnera le premier tour de France.



Autant savoir.

mardi 20 juin 2023

Hasard et dés à jouer

« Alea jacta est » (=le sort en est jeté) aurait dit Jules César en franchissant avec ses légions le fleuve Rubicon, ce qui était interdit dans la Rome antique. Le mot « alea » signifiait en latin le destin, le hasard : il est passé tel quel en français (les aléas de la vie) et dans l’adjectif aléatoire. Mais un alea désignait aussi le dé à jouer. Ce jeu se pratiquait déjà à cette époque, il est même bien plus ancien puisqu’on retrouve sa trace au 2ème millénaire avant notre ère en Inde !


Quant au mot « hasard », il vient de la langue arabe « az-zahr » qui désignait à l’origine le jeu de dés.

Ces petits cubes ont 6 faces numérotées de 1 à 6 : les points sont disposés de façon que l’addition des faces opposées donne toujours 7.

De nos jours, on les retrouve partout dans les jeux de société mais aussi sur le comptoir de nombreux bars avec le 4/21 : le meilleur score est d’arriver à faire en maximum trois lancers la combinaison de 4, 2 et 1.

Autant savoir.

 

lundi 19 juin 2023

Attila et les Huns

Attila a laissé l’image d’un barbare sanguinaire. Les chroniqueurs du Moyen-Age le surnommeront « le fléau de Dieu », le fléau étant un outil qui servait à battre les céréales pour en extraire le grain.

Et pourtant, de lignage noble, il a été éduqué à Constantinople à la cour impériale. Revenu dans la région des Carpates, il rassemble les Huns sous son autorité et en 441, mène une razzia dans l’empire d’Orient. Il s’en prend ensuite à la Gaule en semant la terreur sur son passage. Metz est mise à sac puis il met le siège devant Lutèce (Paris) en 451. Celle qui deviendra Sainte Geneviève, persuade ses concitoyens de ne pas fuir. Par miracle, les Huns se retirent. Le général Gallo-Romain Aetius parvient ensuite à les repousser près de Troyes aux « champs catalauniques ». Cela n’empêchera pas les Huns de ravager l’Italie jusqu’à Rome où le pape Léon Ier les dissuade d’attaquer la ville. Ils regagnent finalement les rives du Danube où Attila meurt de façon mystérieuse en 453. Avec lui, disparaît l’empire qu’il avait créé.


                                 Attila et les hordes de Huns (Eugène Delacroix, 1834, décor du Palais Bourbon à Paris)

Les Hongrois considèrent Attila comme un héros national et les Huns comme leurs ancêtres. Hongrie ou Hungaria, c’est le pays des Huns et Attila y est un prénom populaire.


Autant savoir.

 

mercredi 7 juin 2023

Aragon et Brassens « Il n'y a pas d'amour heureux »

C’est un poème de Louis Aragon paru en 1943 et que Brassens mettra à son répertoire en 1953. Pendant l’Occupation, Aragon, communiste convaincu et membre de la Résistance, vivait caché chez un ami à Paris avec son épouse Elsa Triolet d’origine russe pour laquelle il écrira le recueil de poésie « Les yeux d’Elsa ». Mais en 1943, il était question qu’ils doivent se séparer, pour des raisons de sécurité, d’où ce texte d’une mélancolie poignante… La séparation n’aura pas lieu ; jusqu’à la mort d’Elsa en 1970, ils resteront un couple uni donnant l’image d’un amour heureux contrairement aux paroles de cette chanson.

 







Louis Aragon et Elsa Triolet

« Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force / Ni sa faiblesse ni son cœur et quand il croit / Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix / Et quand il croit serrer son bonheur il le broie / Sa vie est un étrange et douloureux divorce / Il n'y a pas d'amour heureux (…)

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard / Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson / Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson / Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson / Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare / Il n'y a pas d'amour heureux (…)

 Mais c'est notre amour à tous les deux »

Louis Aragon (1897-1982)

Pour écouter Brassens  https://youtu.be/VtMBlr_DRjQ


Autant savoir.

 

lundi 5 juin 2023

La langue « française » d’aujourd’hui

Dans le langage courant, nous utilisons souvent des mots ou expressions qui ne se trouvent pas (encore ?) dans le Larousse ou le Robert. Par exemple : c’est fastoche au turbin mais pas question d’une sèche ou d’une clope … pas mal la nana dans sa bagnole avec son cleps … mon pote et mon frangin ont de nouvelles fringues … ma bécane s’est plantée … je suis paumé, plus de fric ou de pèze, bon pour la taulecasse-toi… etc.

Mais les jeunes d’aujourd’hui aussi imaginatifs que leurs aînés (les darons, les parents) ont pris le relai avec d’autres tournures : le boulot est devenu le taf, le flic s’est transformé en keuf, aimer c’est kiffer un mec ou une meuf, parfois on kiffe grave, ça fait flipper ce truc de ouf, c’est naze, merdique, relou et quand tout est foutu, c’est niqué ! Quel langage chelou de taré …

Faut rester cool … ce ne sont que quelques exemples : dans les textos, c’est pire encore, incompréhensible pour les non-initiés…












Autant savoir.

vendredi 2 juin 2023

Payer en espèces

C’est payer en épices ! Chacun sait combien les gens du Moyen Age et à la Renaissance étaient friands des épices venant d’Orient. Bien sûr, on cultivait chez nous des aromates mais des marchands ont importé de ces contrées lointaines le poivre, la cannelle, le gingembre, le curcuma… toutes des plantes aromatiques « spéciales » (du latin species) ce qui a donné le mot « épices » apparu vers 1150. C’était très cher, réservé aux fortunés et elles pouvaient servir de monnaie d’échange… d’où notre expression.


Et comme « payer » vient du latin « pacare » (=faire la paix), cette tournure veut dire littéralement « faire la paix grâce aux épices ». C’est vrai que payer ses dettes permet d’éviter un conflit !

Autant savoir.

 

Peau de chagrin

Autrefois, on disait «  se rétrécir comme une peau de sagrin  » et non «  de chagrin  ». C’est la similitude de consonance qui a fait qu’o...