mercredi 28 décembre 2022

Complainte du petit cheval blanc

 

C’est un poème de Paul Fort (1872-1960), mis en musique et chanté par Georges Brassens (1921-1981).

Le petit cheval blanc de ce texte est une allégorie : il représente tous ceux qui ne peuvent espérer un avenir meilleur « ni derrière ni devant » pour qui il n’y a « jamais de printemps » qui vivent dans « un pauvre paysage » mais ne se plaignent pas et trouvent du bonheur dans les choses simples : « toujours il était content ». Ils terminent leur vie discrètement comme ce petit cheval « mort par un éclair blanc ». Paul Fort et Brassens ont voulu rendre hommage à ces gens modestes mais courageux, c’est le sens de ce « Tous derrière et lui devant ».

 Pour écouter : Georges Brassens - Le Petit Cheval - YouTube 

« Le p’tit cheval dans le mauvais temps, / Qu’il avait donc du courage ! /C’était un petit cheval blanc,

Tous derrière, tous derrière, / C’était un petit cheval blanc, / Tous derrière et lui devant.

 Il n’y avait jamais de beau temps / Dans ce pauvre paysage. / Il n’y avait jamais de printemps

Ni derrière ni derrière, / Il n’y avait jamais de printemps / Ni derrière ni devant.

 

Mais toujours il était content, / Menant les gars du village, / A travers la pluie noir’ des champs,

Tous derrière, tous derrière, / A travers la pluie noir’ des champs, / Tous derrière et lui devant.

 Sa voiture allait poursuivant / Sa bell’ petit’ queue sauvage. / C’est alors qu’il était content

Eux derrière, eux derrière, / C’est alors qu’il était content / Eux derrière et lui devant.

 

Mais un jour, dans le mauvais temps, / Un jour qu’il était si sage, / Il est mort par un éclair blanc,

Tous derrière, tous derrière, / Il est mort par un éclair blanc, / Tous derrière et lui devant. »

 Autant savoir.

 

lundi 26 décembre 2022

La potion magique d’Astérix


C’est une légende normande qui a inspiré Goscinny et Uderzo, les pères d’Astérix.

Il y a d’abord des faits historiques : au temps de la guerre des Gaules, Viridorix, le roi des Unelles, une tribu de l’actuelle Normandie a donné beaucoup de fil à retordre à l’envahisseur romain et ses guerriers fougueux n’ont pas hésité lors de la bataille du Mont Castre en 56 av J-C à affronter les légions romaines alors qu’ils étaient bien inférieurs en nombre (1 contre 10). Ils ont été vaincus mais leurs exploits sont devenus une légende.

La légende : cette bravoure des Unelles a été attribuée à une boisson merveilleuse concoctée par les druides qu’ils consommaient avant de partir au combat ; la recette était gardée secrète mais on l’a retrouvée dans des textes de l’époque : il fallait prendre différentes variétés de pommes, les faire fermenter et puis distiller, autrement dit…la recette du calvados !

La potion magique d’Astérix, c’est une bonne rasade de calva !

Autant savoir.

 

jeudi 22 décembre 2022

Noël, pourquoi le 25 décembre ?

Nos ancêtres les Gaulois appelaient dans leur langue celte « Noio Helle » cette période qui suit le solstice d’hiver, ce qui a donné notre mot « Noël ». « Noio Helle » voulait dire la clarté nouvelle et ils organisaient chaque année des réjouissances pour célébrer le retour de jours plus longs. Les Romains faisaient de même avec leurs Saturnales. Les Chrétiens ont voulu transformer ces manifestations païennes en fête religieuse.

Et c’est ainsi qu’en 354, le Pape Libère décide de fixer la date de la naissance du Christ juste après le solstice d’hiver. On ne connaissait pas le jour de la venue au monde de l’enfant Jésus, le Pape aurait pu choisir le 24 ou le 26, 27… Il a opté pour le 25 parce que cette année-là c’était un dimanche ! Voilà l’origine de ce 25 décembre.








Nativité de Federico Baroccio (1535-1612) au Prado de Madrid


Quant à l’année, on sait que cette naissance aurait eu lieu sous l’empereur Auguste à l’époque du roi Hérode en Palestine. Au début du VIème siècle, un moine Denys le Petit a déterminé que c'était en l’an 753 de la fondation de Rome qui est devenu l’an 1 de notre ère. Mais selon les historiens, il se serait quelque peu trompé dans ses calculs : Jésus serait en fait né en -6 !

Autant savoir.

 

samedi 17 décembre 2022

Remède de bonne femme

« Remède populaire ordonné et administré par des personnes étrangères à l’art de guérir », c’est la définition du Larousse.

Cette expression vient du latin mais a été détournée de son sens originel par une mauvaise interprétation du terme « bona fama ». Des gens sans doute peu lettrés ont traduit le « fama » en « femme » alors que l’expression voulait dire « remède de bonne réputation ».

On retrouve en français d’ailleurs la racine « fama » (la renommée latine) dans les mots « fameux », « mal famé » ou « infâme ».

Les Anglais disent à peu près la même chose avec « Old wifes remedy » tandis qu’en espagnol, c’est « remedio casero » (médicament fait à la maison) et en italien « rimidio empirico » (remède empirique, basé sur l’expérience, le savoir-faire).

Parmi les « personnes étrangères à l’art de guérir » comme dit le Larousse, il y a également les rebouteux. Eux aussi n’ont pas de diplôme mais on va chez eux pour soigner un mal de dos, une articulation douloureuse, une affection résistante à la médication classique. Ils prétendent avoir un don inné pour soulager la douleur grâce à leurs gestes ou leur magnétisme. Charlatans ou vrais thérapeutes ?

Etymologie : le « rebouteux » c’est celui qui « reboute » qui remet en bonne place (bout à bout) ce qui ne fonctionne pas bien chez son patient.


Autant savoir.

 

jeudi 15 décembre 2022

Les dents de la chance

Atout de charme pour certain(e)s (Vanessa Paradis, Yannick Noah, Jane Birkin…), objet de disgrâce pour d’autres, cet espace entre deux incisives du haut s’appelle en langage médical « diastème », mais pour le commun des mortels, ce sont les dents de la chance ou du bonheur.

Belle expression dont l’origine remonterait, dit-on, aux guerres napoléoniennes. L’état de la dentition aurait été un critère de sélection dans l’armée. Il fallait pouvoir ouvrir rapidement, en mordant, les recharges de poudre des fusils de l’époque. Et ceux qui avaient des dents écartées étaient déclarés inaptes, c’était leur jour de chance, ils n’étaient pas envoyés au casse-pipe !

C’est l’explication qu’on donne généralement mais elle paraît peu vraisemblable. On en trouve aussi une autre : cela viendrait des bébés qui ont sucé leur pouce, signe qu’ils se sentaient choyés, qu’ils étaient heureux … ce qui aurait donné cette dentition particulière. Interprétation alambiquée tout aussi peu crédible.

Le mystère plane autour de l’origine de cette expression … Mais peu importe, n’est-il pas beau le sourire de la photo ?

Autant savoir.

 

 

lundi 12 décembre 2022

Sylvothérapie


Le « Shinrin Yoku » (=bain de forêt) est une méthode japonaise de sylvothérapie (néologisme ?) : ceux qui la pratiquent suivent des cures d’immersion dans une forêt afin de se reconnecter avec la nature. Et cela aurait un effet bénéfique sur leur santé. La méthode fait appel aux cinq sens : on préconise par exemple de toucher le tronc d’un arbre afin de percevoir sa force, son énergie et de la recevoir, d’écouter longuement le chant des oiseaux, le bruissement des feuilles, de humer le parfum d’une mousse humide ou des champignons, de goûter aux mûres et baies des sous-bois, d’observer les jeux de lumière dans le feuillage, de guetter la faune ... Au Japon, ils sont des milliers à avoir recours au « Shinrin Yoku » pour guérir les maux de l’âme et même du corps ; c’est pour eux plus qu’une hygiène de vie, c’est une véritable médication … sans doute bien nécessaire pour tous ces humains entassés dans les villes.

Aucune étude scientifique n’a jamais démontré l’effet thérapeutique de la forêt, mais se promener sous les frondaisons, dans une atmosphère plus calme et moins polluée qu'une agglomération urbaine, évacue le stress et apporte incontestablement l’apaisement, une sensation de bien-être.

« La paix de la forêt est une paix de l'âme. » (Gaston Bachelard)

Autant savoir.

 

dimanche 11 décembre 2022

Les Galeries Royales Saint-Hubert

 


Elles ont été construites en 1847 sur le tracé de l’ancienne rue Saint-Hubert (d’où leur nom), au cœur de Bruxelles à proximité de la Grand-Place et en contrebas de la Cathédrale SS Michel et Gudule. Elles ont une forme de croix : sur la partie la plus longue, on a la Galerie du Roi (Léopold 1er) et la Galerie de la Reine (Louise d’Orléans) séparées par la Galerie des Princes (les enfants du couple royal, dont le futur Léopold II). Oeuvre de l’architecte Jean-Pierre Cluysenaar, ce passage piétonnier couvert par une verrière est un des plus anciens d’Europe.

C’est dans ces Galeries qu’ont été créées les premières « pralines » belges. On les doit au pharmacien Jean Neuhaus qui au début du XXème siècle enrobait les médicaments dans du chocolat avant d’en faire les bouchées que l’on connaît et de les présenter dans des « ballotins ».

Pour ériger ces bâtiments, il a fallu abattre le quartier de la « Putterie » (qui n’était pas un lieu de prostitution mais un endroit où il y avait plusieurs puits). Ce sont les habitants très mécontents des démolitions qui auraient inventé l’insulte « Architekt », terme « brusseleer » de mépris qui sera repris par les Marolliens lors de la construction du Palais de Justice en 1866.

Autant savoir.

  

jeudi 8 décembre 2022

Guillaume Tell et Robin des Bois

Guillaume Tell a-t-il vraiment existé ? Les historiens en doutent, mais pour les Helvètes, c’est le symbole de leur indépendance, de la révolte du peuple contre l’oppresseur étranger.

Voici le mythe : en 1307, la Suisse fait partie de l’empire autrichien d’Albert 1er de Habsbourg. Dans le canton d’Uri, le Bailli Hermann Gessler veut affirmer son autorité en obligeant tous les habitants à saluer un mât dressé au milieu de la ville d’Altdorf, avec son chapeau au sommet, symbole de la domination impériale. Ayant refusé, Guillaume Tell est condamné à tirer une flèche sur une pomme placée sur la tête de son fils. Excellent arbalétrier, il perce la pomme sans blesser son enfant. Il sera quand même arrêté mais s’enfuira et par la suite tuera le Bailli Gessler.


                                                                    Guillaume Tell sur une gravure de 1554

On peut faire le rapprochement avec un autre personnage du Moyen-Age : Robin des Bois, archer lui aussi et également le fruit de l’imagination populaire mais cette fois en Angleterre. Selon la légende, c’était un rebelle menant la vie dure aux représentants de l’ordre établi, il détroussait les nantis pour donner leurs biens aux plus pauvres. Dans la littérature anglaise, il se nomme Robin Hood qui signifie littéralement Robin le brigand ou Robin à la capuche. La traduction française a confondu « hood » avec « wood » (le bois) … sans doute parce qu’il opérait dans la forêt de Sherwood.

Autant savoir.

lundi 5 décembre 2022

En deux coups de cuillère à pot



La recette est facile et surtout rapide à faire … en deux coups de cuillère à pot. Il existe plusieurs explications à l’origine de cette tournure mais voici la plus vraisemblable : elle nous viendrait des repas dans les cantines militaires : on fait la file pour être servi et quand arrive son tour, on reçoit, vite et bien fait, deux louches (ou cuillères) de rata dans son écuelle (ou pot) et puis « Au suivant ! ».



Ayant un sens équivalent, il y a aussi « en deux temps trois mouvements » : expression qui, pour certains, viendrait du langage musical quand une pièce à exécuter est facile pour un débutant pas encore virtuose. Mais d’autres y voient une allusion au rituel imposé aux soldats pour le « Présentez-armes ! ». Toujours en deux temps et les mêmes mouvements. Les deux versions existent dans les ouvrages de linguistique.

A noter que « cuillère » peut être écrit « cuiller ». Pour une fois l’orthographe française est tolérante. L’occasion de rappeler que nous devons toutes ces complications orthographiques au grammairien Vaugelas (1585-1650) qui a fixé les règles du français écrit. Auparavant, on rédigeait un peu n’importe comment, on y revient avec nos textos…


Autant savoir.

  

dimanche 4 décembre 2022

A la queue leu leu

On devrait dire « A la queue (du) leu (le) leu », et comme le « leu » est le loup en ancien français (lupus en latin), cela signifie « A la queue du loup, il y a un autre loup ».

D’où le sens actuel : « l’un derrière l’autre » ! C’est bien connu, les loups en meute se déplacent en file indienne


Quant à l’expression « file indienne », cela vient du « Far West » et de la tribu des Sioux qui dans leurs mouvements de troupe suivaient un éclaireur à la queue leu leu, chacun marchant sur les pas du précédent afin de laisser le moins d’empreintes possibles. De cette façon, ils prenaient par surprise leurs ennemis qui ne pouvaient estimer le nombre de guerriers, c’était une ruse. C’est sans doute pour cela qu’on dit rusé comme un Sioux !

Autant savoir.

 

vendredi 2 décembre 2022

Poupées russes

 


Quand on ouvre une poupée russe, on en trouve à l’intérieur une plus petite, identique, puis une autre et encore une autre. Elles sont parfois 10, emboîtées les unes dans les autres. Ce sont des « matriochkas », nom donné à des femmes de la campagne en Russie, et elles représentent la famille que l’on souhaite nombreuse et prospère : un cadeau qu’on offrait aux jeunes mariés.

Ces figurines sont creusées dans du bois de tilleul ou de bouleau et elles sont minutieusement peintes. C’est un art populaire qui est apparu à la fin du XIXème siècle dans le pays des Tsars et qui s’est fait connaître lors de l’exposition universelle de Paris en 1900.

Pour des objets de tailles différentes qu’on superpose, on peut aussi utiliser le mot « gigogne » (des tables gigognes par exemple). Cela vient de « Mère Gigogne », un personnage du théâtre de foire en France au XVIIème siècle devenu une marionnette : elle était imposante, grande et forte, toujours entourée d’une ribambelle d’enfants qui sortent de ses jupes. C’est également une représentation de la famille idéale avec la maman qui veille sur sa progéniture.


                                                                Marionnettes de Mère Gigogne et ses enfants

Autant savoir.

Peau de chagrin

Autrefois, on disait «  se rétrécir comme une peau de sagrin  » et non «  de chagrin  ». C’est la similitude de consonance qui a fait qu’o...