mardi 26 septembre 2023

Tennis et jeu de paume

15, 30, 40 et jeu, c’est l’étrange façon de compter les points au tennis. Cela vient de son ancêtre, le jeu de paume, appelé ainsi parce qu’au Moyen-Age, il se jouait à main nue, avec la paume. Par la suite, on a utilisé un gant, puis un battoir et enfin une raquette avec cordage. Le terrain était divisé en deux par un filet et l’on jouait en simple ou en double, à l’extérieur ou en salle. Les spectateurs sont installés dans une galerie latérale d’où l’expression « épater la galerie » et la salle était appelée « tripot », mot qui prendra le sens de maison de jeu mal famée.

Originaire de France, le jeu de paume est passé en Angleterre où chaque côté du terrain mesurait 60 pieds. Quand le serveur avait gagné le point, il pouvait avancer de 15 pieds, puis de 30. Au gain suivant, on ajoutait 10 (et non 15) pour faire 40 afin de ne pas être trop près du filet.


Le tennis moderne est né avec un premier tournoi à Wimbledon en 1877 organisé par le Major Wingfield qui en a codifié les règles. Le mot « tennis » viendrait de « tenez » que devait dire le joueur au service avant d’envoyer la balle.

Autant savoir.

samedi 23 septembre 2023

Loto ou Lotto

Avec deux « t » ou un seul ? Cela dépend des pays sans qu’on sache très bien pourquoi. En tout cas son origine remonte au XVIIème siècle. Les jeux de hasard et d’argent ont de tout temps existé mais au début du XVIIème siècle, ils faisaient fureur en Italie, on pariait sur tout mais quand on a misé sur la vie du Pape, c’en était trop, le Doge de Venise les a interdits.

Alors des citoyens de Gênes ont imaginé le « jeu du Séminaire » basé sur le renouvellement aléatoire tous les six mois de 5 des 120 membres du Collège de la Cité, appelé « Séminaire ». Devant le succès de la formule, on multipliera les sujets des paris mais toujours sur le même schéma : trouver les bons numéros dans une longue liste. Les autorités règlementeront tout cela avec une taxe à la clé … qui deviendra une source de revenus importante pour les finances publiques. Baptisé le « Lotto » il ne tardera pas à s’exporter un peu partout en Europe. Il a été introduit avec les règles actuelles en France en 1975 avec un seul « t », en Belgique ce sera en 1978 mais avec deux « t ».


Le mot italien « lotto » vient en fait du français « lot » qui a donné le verbe « lotir » et plus tard la « loterie ».

Autant savoir

 

                                                                                                                                                                   

jeudi 21 septembre 2023

Séquoia

Le séquoia, cet arbre géant, est originaire de Californie où l’on trouve des spécimens vieux de 2 à 3000 ans qui culminent à plus de 100 mètres avec un diamètre de 10 mètres à la base. Il a été introduit en Europe au XIXème siècle principalement dans les parcs de châteaux. Son écorce épaisse et fibreuse est de couleur rougeâtre, d’où son nom anglais « Redwood ».


Il a été baptisé « séquoia » en 1847 par le botaniste Stephan Endlicher en hommage à Sequoyah, un amérindien autodidacte qui à partir de 1809 a créé un alphabet pour retranscrire la langue du peuple Cherokee : il comporte 86 signes, un pour chaque syllabe.

Il faudra beaucoup de persévérance et d’ingéniosité à Sequoyah pour faire connaître ce syllabaire et qu’il soit adopté par les Cherokees. Il l’enseignera d’abord à sa fille de 6 ans et avec elle, fera des démonstrations dans les réserves indiennes. Peu à peu, les chefs des tribus seront convaincus de son intérêt et son travail reconnu d’utilité publique.

                             Buste de Sequoyah dans l’Oklahoma (Léonard Murphy, sculpteur)

Un district de l’Oklahoma porte son nom. Le conifère a d’abord été appelé le géant de Wellington (le vainqueur de Waterloo) avant d’être dénommé séquoia.

Autant savoir.

  

mardi 19 septembre 2023

Tomber dans les pommes

C’est s’évanouir, perdre connaissance, « tomber en pâmoison » (ou « en pâmes » disait-on autrefois). Le verbe « se pâmer » est encore utilisé. Alors notre expression est une déformation de « tomber en pâmes », pâmes devenant pommes par la similitude de consonance.

Au XIXème siècle, George Sand dans une lettre à sa fille déclare être dans un état de grande fatigue, elle écrit qu’elle est « dans les pommes cuites ». Un mélange de l’expression familière « être cuit » (être épuisé) et les pommes de « pâmes, pâmoison ». C’est depuis lors que « tomber dans les pommes » est entré dans le langage courant.

Et on dit aussi « tomber dans les vapes », réminiscence des belles précieuses qui avaient des vapeurs et qu’on réveillait avec les sels !

                                                                La pâmoison de Marguerite Gérard (1761-1837)

Autant savoir.

samedi 16 septembre 2023

A consommer avec modération


Ce slogan « A consommer avec modération » parfois accompagne quasi obligatoirement les informations ou publicités concernant des boissons alcoolisées. Une parfaite hypocrisie, mais c’est le langage politiquement correct à la mode d’aujourd’hui.

Au Moyen-Age, c’était tout le contraire : le vin faisait partie de l’alimentation quotidienne au même titre que le pain et on le consommait sans modération, du moins ceux qui en avaient les moyens. Selon le chroniqueur Eric Birlouez dans un article du journal Ouest-France, un adulte à cette époque en buvait deux litres par jour ! Pour les médecins médiévaux, il était bon pour la santé : s’enivrer une à deux fois par mois permettait de purger l’organisme et ainsi renforcer l’immunité naturelle. Dans les annales de l’Hospice de Beaune, il est mentionné que certains malades en buvaient cinq litres sur la journée ! Peut-être les soins palliatifs de l’époque…

Même les moines des abbayes reçoivent leur ration quotidienne : c’est plus modestement une « hémine » (environ 30 cl) selon la règle de Saint Benoît. Mais des suppléments sont prévus les jours de fête et à l’inverse, pour punir un fautif, on le prive de vin.

Enluminure extraite du manuscrit "Livre de la santé" (1285)

 « O tempora o mores » écrivait Cicéron, autres temps, autres mœurs…

Autant savoir.

 

jeudi 14 septembre 2023

C’est la fin des haricots

Plus rien ne va, la « cata », on est au bout des ressources, c’est la fin des haricots, dit-on familièrement. Il y a plusieurs hypothèses quant à l’origine de l’expression mais toutes vont dans le même sens : le haricot est un légume très répandu, abondant, facile à cultiver … Alors, s’il n’y en a plus, c’est la misère.


On dit souvent que cela vient des collèges ou internats d’autrefois où l’alimentation était de piètre qualité. Les haricots étaient souvent au menu parce que bon marché. Si on ne les servait plus, c’était vraiment qu’on manquait de tout.

Autre explication : dans les campagnes, les fèves sont gardées d’une année sur l’autre pour la prochaine récolte. Si en période de disette, on les a consommées en hiver, il n’y aura plus rien à semer au printemps…

En voici une troisième qui concerne les voyages en mer : jadis, on emportait dans les cales des fèves de haricot, de la nourriture qui se conservait bien. Si elles arrivent à manquer, cela signifie qu’on a épuisé les réserves, la famine guette à bord.

Mais certains voient son origine dans les jeux de société au XIXème siècle : les fèves séchées servaient de pions ou de monnaie d’échange ; quand il n’y en avait plus, c’est que la partie était perdue.

Laissons le mot de la fin à l’humoriste Pierre Dac : « La fin des haricots, c’est quand les carottes sont cuites ».

Autant savoir.

mardi 12 septembre 2023

Chansons enfantines d’autrefois



Elles ont traversé les siècles, transmises oralement aux enfants de génération en génération. En voici quelques-unes :

Du XVIème siècle : « Sur le pont d’Avignon », « Il était un petit navire » appelée aussi « La courte paille », « En passant par la Lorraine avec mes sabots ».

Du XVIIème : « Auprès de ma blonde », « Le petit cordonnier », « Dans les prisons de Nantes », « A la claire fontaine » et « Au clair de la lune ».

Du XVIIIème : « Il était un’ bergère », « Trois jeunes tambours », « Cadet Rousselle », « Malbrough s’en va-t’en guerre » et « Le bon roi Dagobert ».

Et bien d’autres évidemment qu’on ne peut dater mais qui viennent du fond des âges : « Alouette, gentille alouette… », « Savez-vous planter des choux ? », « Nous n’irons plus au bois… », « Maman, les p’tits bateaux… », « Meunier tu dors », « Lundi matin, l’empereur… », « Il pleut, il pleut bergère », « Ainsi font, font, font les petites marionnettes » … etc.

Espérons que le XXIème siècle ne leur soit pas fatal !

Autant savoir.

mardi 5 septembre 2023

Découverte du Japon et de la Corée

Christophe Colomb croyait y être arrivé en 1492 mais il n’était qu’en Amérique. Magellan lors de son tour du monde passera plus au sud en 1521. Il faudra attendre 1543 pour que des Européens découvrent le Japon et un siècle plus tard en 1653 pour le premier contact entre Occidentaux et Coréens.

Cipango (le nom du Japon au Moyen-Age) était connu en Occident par le « Livre des Merveilles » de Marco-Polo qui raconte son voyage en Extrême-Orient à la fin du XIIIème siècle mais, selon les historiens, le Vénitien ne serait pas allé plus loin que la Chine.

Voyage de Marco Polo au XIIIème siècle

En 1543, poussé par un typhon, un vaisseau portugais accoste sur une île du pays du Soleil Levant. Les marins aux mœurs sans doute grossières ont dû passablement choquer les Nippons qui les ont appelés les « Barbares du Sud ». Mais cela n’a pas empêché des échanges commerciaux qui dureront une centaine d’années jusqu’au jour où le Shogun a renvoyé au pays les missionnaires portugais.

En 1653, 36 marins hollandais rescapés du naufrage de leur bateau débarquent en Corée. Ils sont bien accueillis mais empêchés de repartir pour des questions de sécurité. Ils y resteront 13 ans avant de pouvoir s’échapper et regagner Amsterdam où plus personne ne les attendait.

Les chroniques coréennes de l’époque parlent d’étrangers aux cheveux roux, aux yeux bleus, écrivant horizontalement de la gauche vers la droite et qui mangeaient de la viande…


Autant savoir.

 

lundi 4 septembre 2023

Œnologie et zythologie

L’œnologie, tout le monde connaît, c’est la technique d’élaboration et de conservation du vin. En revanche, zythologie est un terme peu employé. C’est l’équivalent d’œnologie, mais pour la bière.

De nos jours, se créent un peu partout des micro-brasseries, alors mettons à l’honneur les termes adéquats : la zythologie pour les zythophiles. En grec, « zuthos », c’est la bière !

Bière et vin sont souvent mis en concurrence. Par exemple Martin Luther, le théologien allemand à l’origine du Protestantisme disait : « La bière est le fruit du travail de l’homme, le vin est un don de Dieu ! ». Mais pour William Shakespeare « Une pinte de bière, c’est un plat de roi ! ».


Autant savoir.

 

vendredi 1 septembre 2023

Sinécure

« Ce n’est pas une sinécure » dit-on quand la tâche paraît compliquée, ardue, on ne s’en sort pas !


Le terme « sinécure » vient du latin d’église « beneficium sine cura » qui se disait au Moyen-Age pour un privilège accordé à un prêtre ou religieux particulièrement lettré. Celui-ci pouvait poursuivre ses études, ses recherches, son travail intellectuel sans devoir s’occuper d’une paroisse ou d’une communauté, il n’avait pas charge d’âmes.

Le mot « cura » voulait dire « travail » et par extension « soin » et « souci » comme dans l’expression « n’en avoir cure », ne pas s’en soucier, s’en moquer.

On retrouve la même racine dans la « cure » qui est la charge du « curé » avant d’être son habitation ainsi que dans la « curie romaine », l’administration papale. Sans oublier la « cure », une batterie de soins dans un établissement spécialisé : c’est le régime du « curiste ».

Autres formules équivalentes : ce n’est pas du gâteau, de la tarte ou une partie de plaisir

Autant savoir.

  

Peau de chagrin

Autrefois, on disait «  se rétrécir comme une peau de sagrin  » et non «  de chagrin  ». C’est la similitude de consonance qui a fait qu’o...