mercredi 29 septembre 2021

Simon Bolivar « El Libertador » (1783 - 1830)

Au beau milieu de l’avenue Roosevelt à Bruxelles, se dresse la statue équestre de Simon Bolivar, « El Libertador » pour les sud-Américains. C’est lui en effet qui est le symbole de la fin de la colonisation de l'Amérique latine.




Après Christophe Colomb, les conquistadors espagnols et portugais se sont emparés du centre et du sud du continent américain en y instaurant des vice-royautés. Et cette situation durera jusqu’au tout début du XIXème. A ce moment, commencera la lutte contre l’occupant européen.

En 1807, Bolivar provoque une insurrection et prend le pouvoir à Caracas. Mais il se comporte en dictateur et indispose la population qui favorise le retour des Espagnols. Bolivar doit s’enfuir et se réfugier en Haïti. En 1819, avec l’aide de l’Angleterre, il parvient à conquérir Bogota ce qui entraîne une rébellion un peu partout sur le continent. Quito est libérée ainsi que le Pérou grâce aux succès militaires de son bras-droit, le général Sucre tandis qu’en Argentine et au Chili, le général San Martín après avoir vaincu les Espagnols, se rallie à Bolivar.

Croyant pouvoir unifier toute l’Amérique latine, en 1826, il convoque à Panama un congrès panaméricain pour instaurer une fédération des anciennes colonies libérées, mais son rêve tourne au fiasco, le congrès est un échec. Abandonné par ses partisans, il se retire alors du pouvoir et meurt en 1830 en Colombie.

Pour les Sud-Américains, il est un héros, « El Libertador » ; un pays andin porte son nom, la Bolivie.


Autant savoir.

dimanche 26 septembre 2021

On a volé la Joconde !

 C’était le 21 août 1911. Incroyable mais vrai, le célébrissime tableau avait disparu du Louvre. On ne le retrouvera qu’en décembre 1913. C’était un employé du musée, Vincenzo Perugia, qui très simplement l’avait décroché de son emplacement et l’avait emporté chez lui. La police retrouvera Mona Lisa dans sa chambre, cachée sous son lit mais intacte. Il voulait rendre l’œuvre à son pays, l’Italie, disait-il.


Elle était arrivée en France en 1516 dans les bagages de Leonard de Vinci, invité par le roi François 1erqui installera l’artiste à Clos Lucé à côté du château d’Amboise. La Joconde acquise par le souverain sera placée à Fontainebleau, la résidence préférée du monarque. A sa mort, elle ira au Louvre, ensuite avec Louis XIV à Versailles suivi d’un retour au Louvre, puis aux Tuileries sur ordre de Napoléon et enfin définitivement au Louvre depuis 1804.

On pense généralement que c’est le portrait de Lisa Gherardini (> Mona Lisa), l’épouse d’un noble florentin Francesco del Giocondo (> la Joconde). Ce petit tableau de 77x53cm est maintenant sous haute protection, derrière une vitre blindée…


Autant savoir.

vendredi 24 septembre 2021

Cloaque

 Dans la Rome antique, il y avait la « cloaca maxima », l’égout principal de la ville. Le mot « cloaca » qui a donné « cloaque » était féminin en latin et l’est resté en français jusqu’au XVIIIème siècle. Avec le Littré, il a changé de genre. Un cloaque, c’est donc une mare, un ruisseau qui reçoit les eaux usées, des saletés, des immondices. Comme la Senne l’était lors du passage de Baudelaire à Bruxelles en 1865, « l’endroit le plus puant du monde » écrira-t-il. C’était avant son voûtement quelques années plus tard.


Le mot « cloaque » est un peu une onomatopée : en le prononçant, on imagine le bruit d’une eau chargée d’immondices se déversant par saccades dans un marais putride. Mais le terme se retrouve également en anatomie animale ; chez les oiseaux et les reptiles, c’est une poche située à l’extrémité de l’intestin où se concentrent les excréments avant leur évacuation. On voit bien le rapport avec l’égout !

Terminons par une citation de Francis Ponge (1899-1988), écrivain et poète français, qui portait un regard désabusé sur notre passé : « L’histoire, ce cloaque où l’esprit de l’homme aime patauger ».


Autant savoir.

 

 

 

 

lundi 20 septembre 2021

Salut l’artiste !

 Julos Beaucarne est parti compter les étoiles en cette fin d’été 2021. En hommage au poète de Tourinnes-la-Grosse, voici le texte qu’il a écrit après l’assassinat de sa femme, Loulou, en 1975.

Chanson pour Loulou

"T'es partie sur l'coup d'une heure / En février, à la chandeleur / Et l'hiver à repris vigueur / Au fond d'mon coeur / Et l'hiver à repris vigueur / Au fond d'mon coeur

 Je suis resté seul sur le pont / Avec nos deux p'tits moussaillons / Il parait qu'on t'a vu passer / Dans les pays de l'autre côté / Il parait qu'on t'a vu passer / Dans les pays de l'autre côté

 Ceux qui l'ont dit en ont menti / Car quand le soir est doux ici / Je sens ton sourire qui revient / Et la caresse de ta main / Je sens ton sourire qui revient / Et la caresse de ta main

 Je sens que tu es tout contre moi / Que ta fraîcheur pénètre en moi / Que tu me dis dedans l'oreille / Des mots d'amour doux comme le miel / Pourtant des fois quand j'y pense pas / Je m'dis que j'te reverrai pas / J't'entends alors rire aux éclats / De l'aut' côté de la paroi / J't'entends alors rire aux éclats / De l'aut' côté de la paroi

 Il est des amis du Québec / Qui te parlent parfois le soir / En même temps t'es à Carpentras / A Méthamis et à Java / La mort fait voyager son monde / Tu vas plus vite que le son /T'es partout sur la terre ronde /T'es devenue une chanson / T'es partout sur la terre ronde

 T'es devenue une chanson"

 Julos

 

 

dimanche 19 septembre 2021

Voltaire et la tolérance


« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ».

Cette magnifique déclaration de tolérance est attribuée à Voltaire et correspond parfaitement aux principes de ce défenseur de la libre-pensée. Malheureusement, on a beau relire toute sa correspondance, Gil Blas, Candide ou Zadig, on ne l’y trouve pas.

C’est une citation « apocryphe » càd fausse, on fait dire à Voltaire ce qu’il n’a pas dit. On la doit à une Britannique Evelyn Hall qui, dans son livre « The Friends of Voltaire » (1906), l’a inventée pour illustrer la pensée du philosophe : « I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it ». Des auteurs français l’ont traduite sans en vérifier l’authenticité et la formule s’est ainsi répandue.

Il n’empêche que la phrase est bien belle, Voltaire aurait bien aimé l’avoir écrite !


Autant savoir.

 

vendredi 17 septembre 2021

Spitfire contre Messerschmitt

 En juillet 1940, l’armée allemande paraissait invincible et son aviation, la Luftwaffe, dominait les airs. Hitler veut écraser la RAF et lance des raids contre les usines d’armement en Grande Bretagne, c’est le début de la bataille d’Angleterre. Les bombardiers du Reich sont escortés par de redoutables chasseurs Messerschmitt. Les Britanniques se défendent avec le Spitfire plus léger et plus rapide. Pendant dix mois, Londres résistera et les Spitfires prendront progressivement le dessus sur les avions allemands pénalisés par une autonomie réduite. Ils joueront un rôle déterminant dans la décision d’Hitler d’arrêter l’offensive en mai 1941. La Luftwaffe a alors perdu sa supériorité aérienne ce qui aura un impact considérable sur la suite de la guerre.


Spitfire, cet avion devenu légendaire, veut dire littéralement « cracheur de feu ». Ce nom a été donné par la suite à un petit cabriolet de sport construit bien sûr de l’autre côté de la Manche.


Autant savoir.

 

mercredi 15 septembre 2021

La langue de Molière et les autres…

 Pour désigner le français, on dit souvent la langue de Molière, en hommage à cet homme de théâtre du XVIIème siècle. Et pour d’autres langues, on utilise aussi une référence à un écrivain célèbre : Goethe pour l’allemand, Dante c’est l’italien, Cervantès l’espagnol, Shakespeare l’anglais, et pour le néerlandais, on parlera de la langue de Vondel ; Joost van den Vondel qui a vécu à Amsterdam est un contemporain de Molière, il était lui aussi auteur de pièces de théâtre et il a connu une grande renommée aux Pays-Bas …

« Défendre sa langue, c'est comme défendre sa terre. » (Jean Dutourd)

Autant savoir.

dimanche 12 septembre 2021

Les Haïkus japonais

 Le « Haïku » c’est un court poème de trois vers qui nous vient du Japon. Il célèbre la nature, les saisons, le temps qui passe et est porteur d’émotion. Le créateur de cette forme brève de poésie est Basho Matsuo (1644-1694). Les règles en japonais sont très strictes, le poème doit comporter 17 « mores » répartis en 5/7/5. Pour faire simple, on dira que les « mores » correspondent à nos syllabes.

Voici un des plus célèbres haïkus de Basho adapté en français :

 « Un ancien étang / Une grenouille qui plonge / Le bruit de l’onde »

En Occident, certains s’y sont risqués, comme Alain Legoin par exemple :

« Au vent de la mer / ondulation des épis / en vagues vertes »

En Belgique, l’ancien Premier Ministre qui a été aussi Président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy aimait beaucoup en composer. En voici un :

« Sautillant, sautant / l’oiseau dans l’herbe pénètre / l’été à grands pas »

Et aux politiciens belges en pleine négociation pour une énième réforme de l’état, il avait envoyé cette dédicace : « Pour une Belgique plus haïku et plus zen ».

Chacun peut s’y essayer…



Autant savoir.

 

vendredi 10 septembre 2021

« L’ange de Dien Bien Phu »

Geneviève de Galard était infirmière volontaire au Vietnam dans le camp retranché de l’armée française à Dien Bien Phu quand celui-ci est tombé aux mains du Viêt-Minh du général Giap au printemps 1954.  La France perdait ainsi sa dernière colonie en Indochine.

Seule femme incorporée dans cette armée d’hommes, elle est faite prisonnière mais sera libérée rapidement et à son rapatriement à Paris, elle sera accueillie en héroïne … il fallait masquer l’humiliation de la défaite ! Elle recevra la légion d’honneur et sera appelée par la presse « l’ange de Dien Bien Phu » pour son dévouement auprès des blessés.




Et pourtant, elle n’était pas la seule femme à Dien Bien Phu, il y avait un bordel de campagne avec des prostituées vietnamiennes. Prises au piège, au milieu de l’horreur des combats, ces filles de joie se sont muées en aides-soignantes aux côtés de Geneviève de Galard. Mais que sont-elles devenues après la capitulation ? Nul ne sait, en tout cas pas de décoration pour elles et sans doute un sort peu enviable qu’on devine…

Isabelle, Claudine, Françoise, Huguette, Anne-Marie, Gabrielle, Béatrice, Dominique, Eliane, Junon : ces prénoms féminins désignaient les 10 postes de défense autour de la base de Dien Bien Phu. Ils tomberont l’un après l’autre, submergés par les vagues d’assaut du Viêt-Minh.


Autant savoir.

 

mercredi 8 septembre 2021

Chou

Un mot mis à toutes les sauces ! « Chou » : petit mot affectueux adressé à l’être aimé (c’est « chéri » transformé ... à moins que cela ne vienne du verbe choyer ?) ; il est parfois redoublé en « chouchou », alors il désigne celui qu’on préfère ou bien, pour le bambin, l’objet dont il ne se sépare pas et qui rassure la nuit.

Le chou est partout dans notre langage : c’est bête comme chou (c’est tout simple), planter ses choux (vivre à la campagne), on est dans les choux (dans l’embarras), un bout de chou (un enfant adorable), faire ses choux gras de quelque chose (se moquer), une feuille de chou (le journal) …etc.

Mais il y a aussi « faire chou blanc ». Rien à voir avec le légume. Cela veut dire « échouer », ne pas arriver à ses fins. En fait c’est une déformation de « faire un coup blanc », un coup nul, qui s’emploie dans différents jeux d’adresse.


Autant savoir.

 

 

dimanche 5 septembre 2021

Le basilic, la basilique et Basile, le prénom

 Le basilic, cette plante aromatique est très utilisée dans la cuisine des pays du sud. On pense bien sûr au célèbre pesto (ou pistou). Chaque année au mois de juillet, dans la ville de Tours, a lieu une foire dédiée au basilic. De nombreux producteurs viennent y présenter les différentes variétés, car il y en a beaucoup et parmi celles-ci, il y en a une appelée « saint Basile ».


Rien à voir pourtant avec le saint si ce n’est l’étymologie : le prénom basile et le basilic viennent du grec ancien « basileos » qui voulait dire « roi ». C’est donc une plante royale et les bambins prénommés « basile » sont des enfants-rois.  

Et c’est encore la même étymologie pour la basilique, cette grande église. « Basilica » en latin voulait dire « salle royale » et ce terme a été repris dans la chrétienté pour certains édifices religieux particulièrement importants.

Autant savoir.

 

 

vendredi 3 septembre 2021

Geronimo (1829-1909), de la tribu des Apaches.

 L’Arizona, c’était le territoire des Apaches qui l’ont défendu avec acharnement contre ces « Blancs » venus conquérir l’Ouest américain, qui s’appropriaient leurs terres.

Geronimo est un jeune Apache quand les Etats-Unis décident d’en finir avec ces « sauvages » : le scalp d’un Apache est payé 100 dollars, celui d’une femme 50 et 30 pour un enfant ! Il retrouvera sa mère, son épouse et ses trois enfants massacrés et il n’aura qu’une obsession, venger leur mort.

Pendant 40 ans, ce sera une lutte impitoyable contre les « Blancs », mais en septembre 1886, il est contraint à la reddition et déporté dans une réserve dans l’Oklahoma. Il ne se battra plus jamais. A la fin de sa vie, il participera même aux côtés de Buffalo Bill à des « Wild West Shows », des spectacles retraçant la conquête de l’Ouest.







Geronimo

En 1905, il déclarait : « Je veux retrouver ma terre natale avant de mourir. Fatigué de lutter, je désire le repos ». Il mourra de tuberculose et sera enterré dans l’Oklahoma, loin de l’Arizona.

A la naissance, il s’appelait Goyahkla. Il est devenu Geronimo en 1859 après une bataille qu’il avait remportée contre des Mexicains. Pour avoir la vie sauve, les prisonniers terrorisés l’imploraient au nom du saint patron du jour (St Jérôme, Geronimo en espagnol). Les Apaches les entendant répéter sans arrêt « Geronimo », ont donné ce nom à leur chef.  


Autant savoir.

 

 

mercredi 1 septembre 2021

Labyrinthe de cathédrale

Plusieurs cathédrales ou basiliques ont au milieu de la nef un labyrinthe dessiné sur le pavement du sol. Il est le symbole de la montée au calvaire du Christ et au Moyen-Age, les croyants faisaient à genoux le circuit menant à la pierre centrale appelée Jérusalem. C’était en remplacement du pèlerinage en terre sainte que peu pouvaient effectuer.

Au cours des siècles, beaucoup de ces labyrinthes ont disparu ou sont peu visibles, couverts par les chaises ou les bancs. Dans les cathédrales de Chartres et d’Amiens, ils sont dégagés, bien mis en évidence.












Labyrinthe de la cathédrale d'Amiens

 

Selon la mythologie grecque, le premier labyrinthe a été construit par l’architecte Dédale sur l’île de Crète pour y enfermer le « Minotaure », un homme à tête de taureau à qui il fallait tous les neuf ans sacrifier 7 garçons et 7 filles. Thésée se portera volontaire pour tuer le monstre. Ariane amoureuse de Thésée eut l’idée de la pelote de fil pour qu’il puisse retrouver le chemin de la sortie.

D’où le mot « dédale » et l’expression « le fil d’Ariane ».


Autant savoir.

Peau de chagrin

Autrefois, on disait «  se rétrécir comme une peau de sagrin  » et non «  de chagrin  ». C’est la similitude de consonance qui a fait qu’o...