mardi 29 août 2023

Pomme de la discorde

La source d’un conflit, c’est la pomme de la discorde. Cette expression ne vient pas, comme on pourrait le penser, de la pomme d’Adam et Eve mais de la mythologie grecque.

La Discorde était une déesse maudite, fille de la Nuit et mère de la Famine, qu’on évitait autant que possible. Furieuse de ne pas être conviée à un mariage de dieux, elle lança au milieu de la noce une pomme d’or avec l’inscription : « Pour la plus belle ». Il y avait là Aphrodite, Athéna et Héra et chacune estimait mériter la pomme. D’où une violente dispute. Zeus, obligé d’intervenir, charge Pâris de les départager. Aphrodite lui promet, si elle est choisie, qu’il aura l’amour d’Hélène la plus belle des mortelles …

Et c’est ainsi que Pâris, soudoyé par Aphrodite, enleva Hélène, l’épouse du roi de Sparte et l’emmena à Troie. Selon l’Iliade d’Homère, c’est l’origine de la guerre de Troie : les Grecs voudront récupérer la belle Hélène…

                                     Pomme de la discorde, peinture d’Angel Delafe dit Angelo, artiste d’origine cubaine.

Autre expression imagée ayant le même sens : « Avoir un œuf à peler avec quelqu’un ». On ne peut peler un œuf que tout seul. Si on est deux à vouloir le faire, c’est la bagarre…

Autant savoir.

 

 

 

dimanche 27 août 2023

Semer la zizanie

Le mot « zizanie » d’origine sémitique nous vient du grec ancien « zizanion » qui signifie division. C’est le nom d’une plante qu’on appelle aussi l’ivraie (dont l’ingestion, pensait-on, pouvait provoquer une sorte d’ivresse, d’où son nom). Certaines variétés peuvent être toxiques pour le bétail. Autrefois on la considérait comme une « mauvaise » herbe particulièrement nuisible quand elle poussait dans les céréales.


Dans l’Evangile selon Matthieu, Jésus raconte à ses disciples la parabole de l’ivraie : « Un homme a semé du bon grain dans son champ. Or pendant que les gens dormaient, son ennemi est venu, il a semé à son tour de l’ivraie, au beau milieu du blé, et il s’en est allé… ». C’est la parabole du bien et du mal.

Ce qui a donné le sens actuel de semer la zizanie : susciter le désaccord parmi des gens qui jusque-là étaient unis. On dit aussi qu’il faut « séparer le bon grain de l’ivraie ».

Autat savoir.

 

 

mercredi 23 août 2023

« C’est bon pour la planète »

A la radio, à la télévision, on entend à tout bout de champ « C’est bon pour la planète », un slogan publicitaire qui incite à changer nos manières de consommer … mais à consommer tout de même. Ces petits gestes freineront-ils l’évolution inquiétante de notre climat ? Au fond de nous-mêmes nous savons tous que ce ne sera pas suffisant mais cela donne bonne conscience…  

En attendant, la planète brûle.    

« Les feux de forêt au Canada ont libéré à eux seuls 1064 millions de tonnes de CO2 depuis le 1er janvier 2023, soit 2,5 fois plus que toute la France en un an » (Extrait du journal « La Libre » du 18 août 2023).

Une terrible affirmation … décourageante. Si ces chiffres sont exacts, on peut se demander à quoi servent nos efforts pour être vertueux écologiquement. Mais « C’est bon pour la planète » disent-ils…


Autant savoir.

 

 

lundi 21 août 2023

Les surnoms des pays



De nombreux pays du globe ont hérité d’une dénomination imagée et parfois très belle.

C’est souvent une particularité géographique qui en est l’origine comme le Toit du monde (Népal), le pays des Fjords (Norvège), les Mille Collines (Rwanda), le Rocher (Monaco), l’Hexagone (France), la Botte (Italie), la Péninsule ibérique (Espagne) et le Plat Pays (la Belgique, du moins au nord).    

Pour d’autres, ce sera leur faune ou flore : le pays des Kangourous (Australie), des Kiwis (Nouvelle-Zélande), de la Feuille d’érable (Canada), des Cèdres (Liban), des Tulipes (Pays-Bas).

L’histoire joue également un rôle : pour les Français, l’Angleterre sera toujours la Perfide Albion et le Québec la Belle Province. Par le passé Haïti était dite la Perle des Antilles et le Portugal, depuis la révolution de 1974, est à tout jamais le pays des Œillets. L’Oncle Sam, un personnage historico-légendaire, symbolise les Etats-Unis (le Grand Satan pour les Islamistes) et la Russie est encore et toujours le pays des Tsars.

En raison de son peuplement multiculturel, l’Afrique du Sud est devenue la Nation arc-en-ciel tandis que l’Inde surpeuplée est le sous-continent indien et l’immense et puissante Chine, l’Empire du Milieu.

Terminons par des appellations poétiques : la Verte Erin (Irlande), le pays du Soleil Levant (Japon) et la plus belle … le pays du Matin Calme (Corée).

Liste non-exhaustive…

Autant savoir.

samedi 19 août 2023

Tourner autour du pot

Jadis, on appelait « pot » la grosse marmite suspendue au-dessus du foyer et dans laquelle cuisaient des aliments. C’est d’ailleurs l’origine du pot-au-feu ou du potage.

Et bien sûr, cela dégageait un fumet appétissant : on tournait autour du pot qui sentait si bon, on pouvait être tenté de goûter, sans être vu, un délicieux morceau qui mijotait. Et de façon imagée, l’expression a d’abord signifié « chercher à obtenir indûment un avantage ». Mais pour ce faire, on tergiverse et cette hésitation a donné le sens actuel : ne pas oser aborder clairement un sujet.


L’inverse, c’est « mettre les pieds dans le plat ». Le « plat » ici n’est pas cet accessoire culinaire pour servir des aliments, il ne s’agit pas de mettre les pieds sur la table. Le mot « plat » était utilisé par le passé pour une surface d’eau calme et si l’on marche dedans, l’eau devient trouble. L’expression signifie qu’on parle sans détours quitte à déranger, à mettre dans l’embarras ses interlocuteurs.  


Autant savoir.

  



mercredi 16 août 2023

Bateaux-mouches

 

Bien drôle de nom pour ces sortes de péniches affectées au tourisme. L’origine remonte à l’année 1950. A cette date, Jean Bruel crée à Paris la « Société des bateaux-mouches » ; son idée est de proposer aux touristes une découverte de la capitale au fil de l’eau. Afin de susciter la curiosité, il explique à des journalistes qu’un certain Monsieur Mouche a conçu ce type d’embarcation. La presse a relayé l’information et pris à son jeu, Jean Bruel en rajoute et lui invente une biographie : ce serait un proche du baron Haussmann… Un gag qui a marché, une « fake news » de l’époque !

 En réalité, ces bateaux provenaient de Lyon, du chantier naval de la Mouche… d’où leur nom !!! Ils servaient au milieu du XIXème siècle au transport de marchandises puis sont arrivés à Paris en 1867 à l’occasion de l’exposition universelle. Ils seront utilisés comme bus fluvial et cet usage s’est continué jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Après celle-ci, ils sont devenus l’attraction touristique que nous connaissons.

Le 26 juillet 2024, aura lieu la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Paris et le traditionnel défilé des équipes nationales se fera sur le Seine à bord des bateaux-mouches.

 Autant savoir.

 

 

 

 

 

vendredi 11 août 2023

Dodentocht, la marche de la mort


La « Dodentocht » (Marche de la mort) organisée en Flandre chaque année n’est pas une compétition sportive mais une épreuve d’endurance ouverte à tous. Il s’agit de parcourir 100 Km à pied en 24h. Le départ se donne à 21h le deuxième vendredi du mois d’août et il faut avoir bouclé le circuit au plus tard pour 21h30 le lendemain. Cela se passe dans la région de Bornem dans la province d’Anvers. Lors de sa création en 1970, il y avait 65 participants (47 à l’arrivée), en 2023 le nombre d’inscrits a été limité à 13.000 venant d’un peu partout en Europe et même certains d’outre-Atlantique ! Pas de prix à gagner, une simple médaille en souvenir et sans doute une immense fierté. Cette épreuve est rendue possible grâce au travail de 1.300 bénévoles.

On l’appelle la marche de la mort, tellement elle est éprouvante, mais c’est aussi une allusion aux « marches de la mort » de la seconde guerre mondiale. Les Nazis faisaient changer de camp les prisonniers en leur imposant des marches forcées, fatales à beaucoup. Le sous-titre de la « Dodentocht » est « Walking for a better world », marcher pour un monde meilleur.


Mémorial des marches de la mort à Dachau.

Autant savoir.

 

mardi 8 août 2023

Meyboom


Chaque année le 9 août depuis 1308, le « Meyboom » (L’arbre de mai ou l’arbre de la joie) est planté à Bruxelles au croisement de la rue des Sables et de la rue du Marais. L’occasion de manifestations folkloriques avec un cortège traversant la ville. L’arbre choisi vient de la forêt de Soignes et est porté par des « bûûmdroegers » jusqu’au lieu de « plantation » : il est seulement fiché dans le sol et sera enlevé le lendemain.

L’origine de cette fête populaire est incertaine et au fil du temps, l’histoire racontée a évolué… Ce serait la commémoration d’une victoire des Bruxellois mais en quelles circonstances ? Une première version dit que des arbalétriers de la Ghilde de Saint-Laurent auraient mis en fuite des agresseurs gantois en 1213. D’où ces festivités. D’autres prétendent que c’est en souvenir d’une noce entre un Bruxellois et une Louvaniste qui se tenait à l’extérieur des remparts de la ville. Une bagarre violente aurait éclaté à propos de la taxe sur la bière (plus chère intra-muros). Le conflit apaisé, on aurait décidé la plantation d’un arbre pour fêter la réconciliation… mais la rivalité persiste : selon la tradition, l’arbre doit être planté par les Bruxellois avant 17h et le long du cortège, les Louvanistes essaient de les en empêcher…


Mais peu importe la vérité historique, l’important c’est que la légende continue à se transmettre. Depuis 2008, le « Meyboom » est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.

Autant savoir.

 

 

dimanche 6 août 2023

Carrefour Léonard

Le nom de ce carrefour bien connu en Belgique, cauchemar des navetteurs à l’est de Bruxelles, a une origine intéressante. Sur la carte de Ferraris de 1777, il existe déjà ! On voit que la chaussée de Wavre croise le chemin du Mont-Saint-Jean venant de Waterloo. Au début des années 1830, la Société Générale de Belgique alors propriétaire de la forêt de Soignes aménage cet endroit qui devient les Quatre-Bras d’Auderghem.

A cette époque, la famille Boon tenait une auberge près du lieu de pèlerinage appelé « Jezus Eik » que les francophones traduiront en Notre-Dame-au-Bois. La Vierge Marie y serait apparue au pied d’un chêne là où a été construite la chapelle actuelle. Mais leur fils Léonard Boon installe en 1884 à ces Quatre-Bras d’Auderghem une roulotte baptisée « A l’Ambulance » (voir photo). C’est un estaminet où l’on sert le bon Faro, une bière qu’il brassait lui-même. Il avait un prestigieux client, le Prince Baudouin, neveu du roi Léopold II, que Léonard avait secouru alors qu’il était perdu dans les bois. Reconnaissant, le Prince serait intervenu en sa faveur pour qu’il puisse conserver cet emplacement sans autorisation. Et c’est ainsi que c’est devenu un lieu-dit : « Chez Léonard » et plus tard officiellement le « Carrefour Léonard » quand le Ring a été construit.


Les amateurs de bière connaissent la gueuze Boon brassée à Lembeek en Brabant flamand. A l’origine, il y a Frank Boon, un arrière-neveu de notre Léonard.

Autant savoir.

 

 

 

 

vendredi 4 août 2023

Chicon, endive, witloof

Ce légume, « la perle du nord » dit-on, est sans conteste d’origine belge. Jusqu’au début du XIXème siècle, on connaissait la chicorée dont on utilisait la verdure en cuisine et la racine pour en faire un succédané de café.

Mais la révolution belge de 1830 a tout changé ! Craignant d’être victime de l’affrontement entre les milices bruxelloises et l’armée hollandaise, un paysan de Schaerbeek quitte sa ferme mais en partant prend le soin de dissimuler ses racines de chicorées dans une cave en les couvrant de terre. A son retour, il constate qu’elles ont produit des feuilles blanchâtres... d’un goût très particulier. La « witloof » (= feuille blanche en flamand) est née, c’est ainsi qu’il baptise sa découverte.



Ce nouveau légume deviendra populaire grâce à la Société d’Horticulture de Bruxelles qui, à partir de 1850, mettra au point sa méthode de culture dans l’obscurité. Et on lui donne le nom de « chicon » simple dérivé du terme scientifique de la chicorée « chicorium ».

Les maraîchers belges vont bientôt exporter leur production en France et lors de la criée aux Halles de Paris en 1878, le chicon est présenté par erreur comme « l’endive de Bruxelles », l’endive étant une variété de salade. Les Français oublieront bien vite le « de Bruxelles » et « endive » deviendra la seule appellation connue dans l’Hexagone pour le chicon belge ou la witloof flamande.

Le chicon, braisé, en gratin ou en salade, un cumul de bienfaits selon les nutritionnistes : véritable concentré de vitamines, d’oligoéléments et de minéraux, tout en étant faible en calories. Un partenaire minceur qui en plus gratifie d’une délicieuse amertume.


Autant savoir.

 

Peau de chagrin

Autrefois, on disait «  se rétrécir comme une peau de sagrin  » et non «  de chagrin  ». C’est la similitude de consonance qui a fait qu’o...