vendredi 21 avril 2023

« Le train de la vie » de Jean d’Ormesson

Ce texte bien connu d’une sagesse simple et lucide sur la vie, la mort est de Jean d’Ormesson, écrivain et philosophe, décédé en 2017. Membre de l’Académie française, il était souvent invité dans les émissions télévisées et savait captiver son auditoire par son parler vrai, son érudition, son humour, sa vivacité d’esprit.


« A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. On croit qu'ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage.

Au fur et à mesure que le temps passe, d'autres personnes montent dans le train. Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l'amour de notre vie.

On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons. Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. 

Aussi, merci d'être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d'avoir fait un bout de chemin avec vous ».

Jean d’Ormesson (1925-2017)

Quelques mois avant qu’il ne « descende du train », il avait publié un récit autobiographique intitulé « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle ».

Autant savoir.

 

mercredi 19 avril 2023

Rabattre son caquet

Les poules caquettent, le caquetage c’est donc le langage des gallinacées. Et par extension c’est un bavardage, souvent féminin, futile et volontiers méprisant : on babille, parlote, on échange des commérages ou des ragots… Et si l’on a affaire à un vantard qui relate ses « exploits » en long et en large, on peut lui rabattre le caquet, avancer des arguments contradictoires, lui clouer le bec, faire en sorte qu’il soit moins prétentieux.


De nombreuses églises du centre de la France ont un caquetoire, une sorte d’auvent, une galerie couverte où les fidèles pouvaient s’abriter et surtout « caqueter », faire la conversation avant, après ou même, pour certains, pendant l’office.



Le caquetoire de l’église de Brinon-sur-Sauldre


Existe aussi une caquetoire ou une caqueteuse : une chaise basse avec accoudoirs et dossier haut, une pièce de mobilier des châteaux, manoirs ou maisons bourgeoises de jadis.






Une caquetoire du XVIème siècle.


Extrait de la fable « Le Singe et le Dauphin » de Jean de La Fontaine : « … Et qui caquetant au plus dru / Parlent de tout et n’ont rien vu. »

Autant savoir.

 

lundi 17 avril 2023

Eminence grise

On emploie cette expression pour désigner un conseiller secret qui, dans l’ombre, est le mentor caché d’une personnalité publique. Cela vient du Père Joseph, un Capucin qui a vécu dans la première moitié du XVIIème siècle et qui était entré au service de Richelieu, le puissant ministre du roi de France Louis XIII. Toujours revêtu de la bure grise de son ordre, il a joué un rôle important dans les relations diplomatiques de son époque. On le disait aussi influent que Richelieu lui-même.


Détail d'une estampe du XVIIème siècle représentant le Père Joseph

Selon certaines sources, le Père Joseph aurait été, à la fin de sa vie, élevé au rang de Cardinal, d’où son titre « Eminence » avec le « grise » qui rappelle son statut de Capucin. Mais d’autres prétendent qu’il n’a jamais reçu cette distinction et qu’on l’appelle ainsi parce qu’il était le bras droit de Richelieu, surnommé l’Eminence rouge, rouge comme sa soutane de Cardinal.

Autant savoir.

 

samedi 15 avril 2023

De Vlaamse Leeuw, le Lion de Flandre



Le drapeau de la région flamande arbore fièrement un lion noir sur fond jaune. C’est une reprise du blason du Comté de Flandre. Ce serait Philippe d’Alsace qui l’aurait adopté en 1187, à la suite d’un affrontement avec le roi d’Albanie alors qu’il revenait de croisade.

La Flandre n’a pas le monopole de ce lion, il est aussi présent en Wallonie, on le retrouve dans les armoiries de la province du Hainaut, ainsi que sur les blasons des villes de Namur et d’Andenne… Cela vient de l’époque féodale où les comtés de Namur et du Hainaut étaient réunis sous l’autorité de Guy de Dampierre, comte de Flandre.

La célèbre bataille des Eperons d’or du 11 juillet 1302 a pour origine l’emprisonnement de ce Guy de Dampierre par le roi de France. Le 11 juillet jour anniversaire de cette victoire a été choisi pour la fête de la Communauté flamande. Il est peut-être utile de rappeler que le Comte de Namur avait envoyé un contingent pour aider les Brugeois. Le Duc de Brabant et le Comte de Hainaut avaient fait de même. C’était en quelque sorte une victoire « belge » sur les Français et non uniquement flamande.


Autant savoir.

mercredi 12 avril 2023

Verser des larmes de crocodile

La langue française a souvent recours aux métaphores issues du monde animal pour exprimer une idée ou un sentiment. « Verser des larmes de crocodile » en est un exemple parmi beaucoup d’autres. Cela signifie bien sûr être hypocrite, faire semblant d’être triste, essayer de tromper en se lamentant.

Selon certaines sources, l’expression nous vient d’une croyance répandue dans l’Antiquité : les Egyptiens pensaient que les crocodiles du Nil attiraient leurs proies dans le fleuve en gémissant. Celles-ci intriguées s’approchaient du prédateur qui pouvait s’en emparer et les dévorer.

Mais ce n’est qu’une légende car ces animaux n’émettent aucun son ressemblant à un gémissement. En réalité, les crocodiles versent effectivement des larmes en mangeant, mais c’est purement physiologique : en ouvrant tout grand leur gueule, ils appuient sur leurs glandes lacrymales et semblent ainsi pleurer. C’est sans doute cette observation qui est à l’origine de notre expression.

Autant savoir.

lundi 10 avril 2023

La vache qui rit



Durant la 1ère guerre mondiale, un soldat français, Benjamin Rabier, écrivain et illustrateur dans le civil, décore le camion de ravitaillement de son unité d’une tête de vache hilare. Le dessin a beaucoup de succès et on le baptise la « Wachkyrie » pour se moquer des « Walkyries » allemandes.

Après l’armistice, un ancien Poilu, Léon Bel, à la tête d’une entreprise de production fermière, cherche une appellation pour son fromage fondu… Il se souvient du croquis de Benjamin Rabier, fait appel à lui et ce dernier redessine la tête du bovin qui devient la vache qui rit, celle des boîtes rondes contenant des triangles de fromage. Ce logo date de 1921 et n’a pas été retouché depuis lors.

Un bel exemple de marketing qui défie le temps.

Autant savoir.

 

samedi 8 avril 2023

Les cloches de Pâques

L’avez-vous remarqué ? Tous les clochers des églises font silence dans la deuxième partie de la semaine qui précède Pâques. Plus question de sonnerie de cloches à partir du Jeudi Saint : un signe de recueillement, de pénitence pour les fidèles en souvenir de la passion du Christ.

On dit que les cloches s’envolent alors jusqu’à Rome pour recevoir la bénédiction papale. Et quand le Pape les aura bénies, elles reviendront dans les villes et villages pour carillonner et annoncer la fête de la Résurrection.


Mais en passant au-dessus des jardins, elles laisseront tomber des œufs que les enfants devront trouver le lendemain. C’est la chasse aux œufs, une tradition encore bien vivace dans certaines régions. Par le passé, c’étaient des œufs de poule cuits durs, peints et décorés par les parents qui les dissimulaient autour de la maison. Maintenant ils sont bien sûr remplacés par les incontournables œufs en chocolat.



Autant savoir.

 

jeudi 6 avril 2023

« Les Passantes » de Brassens

Le grand Georges n’est pas l’auteur de toutes les chansons qu’il a interprétées mais bien sûr, il savait choisir les textes qui lui convenaient. Par exemple, la « Complainte du petit cheval blanc » est un emprunt à l’écrivain Paul Fort. C’est aussi le cas avec « Les Passantes ».


Au départ, « Les Passantes » est un extrait du recueil « Emotions poétiques » paru en 1918 dont l’auteur est un capitaine de l’armée française, Antoine Pol. Brassens ne découvrira ce poème qu’en 1942 dans un livre acheté chez un bouquiniste. Il a fait plusieurs essais peu concluants de mise en musique jusqu’au dernier remaniement de 1969 ; à cette date, il contacte Antoine Pol pour pouvoir le mettre à son répertoire… Cela tombe bien, le capitaine poète est un admirateur de Brassens ! Ils décident de se rencontrer mais Antoine Pol décèdera quelques jours avant le rendez-vous prévu. Brassens interprétera cette chanson sur scène pour la première fois à Bobino en 1972.

Je veux dédier ce poème / À toutes les femmes qu'on aime / Pendant quelques instants secrets / À celles qu'on connaît à peine / Qu'un destin différent entraîne / Et qu'on ne retrouve jamais

À celle qu'on voit apparaître / Une seconde à sa fenêtre / Et qui, preste, s'évanouit / Mais dont la svelte silhouette / Est si gracieuse et fluette / Qu'on en demeure épanoui…

Pour écouter : GEORGES BRASSENS - Les Passantes - Bing video

La veille de sa mort, Antoine Pol écrivait : « Au fond qu'est-ce qu'une humaine existence ? Un fugace éclair de conscience … »

Autant savoir.

 

samedi 1 avril 2023

Mercedes et merci

 

Un vendeur de voitures autrichien Emile Jellinek installé au sud de la France a déposé en 1902 la marque « Mercedes » qui était le prénom de sa fille. Il était concessionnaire exclusif pour les DMB (Daimler-Maybach-Benz). Dès 1911, les voitures de cette marque seront ornées d’une étoile à trois branches, symbole de la terre, la mer et l’air. Le constructeur voulait montrer ainsi qu’il produisait des moteurs pour la route, pour les bateaux et les avions.

Le prénom Mercedes vient du latin « merces » qui signifiait salaire ou gain. C’est ce que l’on a gagné ou mérité. Ce terme latin donnera notre « merci » qui n’est plus de l’argent mais un mot de reconnaissance pour service rendu. Au Moyen-Age, il avait le sens de pitié ou pardon comme dans « demander merci », « être corvéable à merci », « sans merci », « avoir quelqu’un à sa merci » et « Dieu merci ».

Le « merci », cette belle formule de politesse peut également prendre le sens de licenciement. Un employeur remercie pour le travail accompli… qui s’arrête là ! C’est une façon édulcorée de présenter la chose avec un brin d’hypocrisie.


Autant savoir.

 

 

lundi 27 mars 2023

Abélard et Héloïse

Célèbre et véridique histoire d’amour du Moyen-Age entre un docte professeur et son élève. Héloïse a 17 ans quand elle succombe aux charmes de son maître en théologie, Pierre Abélard. Ils auront un enfant et se marieront secrètement, mais l’oncle d’Héloïse, le Chanoine Fulbert, dénonce Abélard qui a trahi l’Eglise. Sa colère sera terrible : il enverra ses sbires émasculer le pauvre Abélard !

Ils seront séparés à jamais mais continueront des échanges épistolaires. Héloïse prendra le voile et deviendra abbesse du couvent Le Paraclet, près de Troyes en Champagne. Abélard entrera au monastère de Saint-Denis et mourra en 1142. Héloïse le fera enterrer dans son abbaye et, en 1164, elle sera, selon ses dernières volontés, ensevelie aux côtés de celui qui avait été son époux.

La légende raconte qu’Abélard, mort depuis tant d’années, étendit les bras pour la recevoir et les ferma, la tenant embrassée, à jamais.

Depuis 1817, les amants maudits du Moyen-Age ont un monument funéraire au cimetière du Père Lachaise à Paris.


Autant savoir.

 

samedi 25 mars 2023

Rouler dans la farine


C’est bien sûr tromper quelqu’un par ruse. Le verbe « rouler » à lui seul a déjà le sens de berner, d’arnaquer et dans cette expression, on a ajouté « dans la farine ». Pourquoi ? Ce n’est pas une allusion au travail du boulanger ni du pizzaiolo, le mot ici symbolise quelque chose de doux, d’agréable, qui fait illusion comme de belles paroles ou de fausses promesses : on « dore la pilule » afin d’endormir la vigilance de l’interlocuteur.

Certains pensent que cela viendrait du théâtre, notamment de la « Commedia dell’arte » où des acteurs se poudraient le visage en blanc pour ne pas être reconnus.

En tout cas celui qui « enfariné » a été victime d’un « marché de dupe ». C’est le « dindon de la farce », « il s’est fait avoir », « plumer » ou « pigeonner ». On peut dire aussi qu’il a été « mené en bateau » et qu’il est « chocolat » ou « gros-jean comme devant » !

Elle est riche et imagée notre langue française !

Autant savoir.

 

mercredi 22 mars 2023

Sot-l’y-laisse

Les amateurs de bonne chère sont friands du « sot-l’y-laisse » du poulet ou de la dinde. Un morceau de choix que seuls les sots, les ignorants négligent : ils ne savent pas que c’est le meilleur de la volaille !

C’est de là que vient cette pittoresque appellation déjà utilisée au XVIIIème siècle. Mais de quelle partie de l’animal parle-t'on ?

De nos jours, pour les gastronomes c’est évidemment deux morceaux de chair tendre situés de chaque côté de la colonne vertébrale. Mais problème ! Ce sont des parties bien connues des gallinacées et aucun cuisinier ne s’en priverait… Alors pourquoi ce nom ?  

Parce qu’autrefois, le « sot-l’y-laisse » n’avait pas tout à fait le même sens. D’après les textes d’époque, il s’agissait de la viande du croupion beaucoup plus difficile à prélever et que beaucoup jetaient… 

D’où l’expression !

Autant savoir.

  

mardi 21 mars 2023

Se laver les mains

Cette mesure d’hygiène nous paraît évidente et pourtant… Ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle qu’un médecin hongrois, Ignace Semmelweis, a préconisé le lavage des mains et l’a rendu obligatoire dans son service d’obstétrique afin d’éviter la contamination des accouchées. Jusqu’alors, aucun médecin n’accordait de l’importance à ce geste.

Son initiative a rencontré l’opposition de ses confrères de l’époque. En réponse, Semmelweis les accusait d’avoir provoqué, en ne se lavant pas les mains, la mort de certaines patientes. S’en est suivi une violente polémique qui a altéré la santé mentale de ce précurseur, il devra être interné. Il mourra en 1865 à 47 ans dans un asile.

Quelques années plus tard, Louis Pasteur découvrira l’existence des microbes, vecteurs de maladies, on comprendra enfin l’importance de l’hygiène et notamment du lavage des mains.

Quant à l’expression « s’en laver les mains », elle signifie dégager sa responsabilité ou ne pas accorder d’importance à ce qui arrive. Allusion à Ponce Pilate qui, abandonnant Jésus à la foule, se lava les mains en disant « Je suis innocent du sang de ce juste ».


Ponce Pilate se lavant les mains (Duccio di Buoninsegna 1308)

Autant savoir.

 

vendredi 17 mars 2023

Mistral

« C’est le plus fol / Et le plus magistral / De la bande à Eole / En un mot : le Mistral » chantait Marcel Amont dans « Le chapeau de Mireille ».

C’est un symbole de la Provence, un fléau, disent certains, ce vent du nord qui s’engouffre dans la vallée du Rhône depuis la Drôme jusqu’à la Méditerranée. Il est souvent violent, tempétueux, balaie tout sur son passage et dure plusieurs jours. Sénèque raconte que l’empereur Auguste avait fait élever un temple en son honneur pour tenter de calmer ses ardeurs.


Pour les anciens Provençaux, il était le maître des vents et c’est là l’origine de son nom : « Mistrau » devenu « Mistral », un dérivé du « magister » latin, le maître !

C’est aussi le patronyme de l’écrivain de cette région Frédéric Mistral (1830-1914) prix Nobel de littérature en 1904 pour son œuvre poétique en occitan « Mireille ». Il se disait descendant des troubadours et avec ses confrères du mouvement « Félibrige », il voulait perpétuer l’usage de la langue d’oc.


Autant savoir.

mercredi 15 mars 2023

Les policiers appelés « poulets »



En 1871 à Paris, les bâtiments de la police sont dévastés par un incendie. Il faut trouver un nouveau siège pour les forces de l’ordre et le choix de Jules Ferry, à ce moment maire de la cité, se porte sur une caserne construite où se tenait le marché aux volailles. Il n’en fallait pas plus pour que les Parisiens affublent les membres de leur maréchaussée du surnom de poulets ! Et ce mot s’est répandu dans tout l’Hexagone et même au-delà.

Quant au mot « flic » autre appellation des policiers, il viendrait de l’allemand « flick » qui signifiait jeune-homme à moins que ce soit de « fliege », la mouche… On ne sait pas trop.

Autant savoir.

 

dimanche 12 mars 2023

« Nous descendons tous d’un roi et d’un pendu »

C’est un dicton des généalogistes. Cela veut dire que dans l’ascendance de chacun (faut parfois remonter loin dans le temps…) on trouve toujours un personnage important, un VIP de jadis, un « roi », mais aussi un repris de justice, un malfaiteur, un « pendu ». Cette maxime, on la doit à Jean de La Bruyère dans son ouvrage « Les Caractères » paru en 1688. L’auteur voulait se moquer de ses contemporains qui se glorifiaient d’ancêtres à particule avec des titres nobiliaires prestigieux.






Le roi et le pendu, cartes du Tarot.


Pour les habitants de Tasmanie, il s’agit plus de pendus que de rois. Cette île au sud de l’Australie a servi de bagne au XIXème siècle pour les Britanniques. On y envoyait des condamnés sans espoir de retour. Comme toute évasion était impossible, ils pouvaient y vivre comme des colons, cultiver la terre, même fonder une famille. Les aborigènes ont été décimés par les microbes apportés par ces immigrants. Aucun n’a survécu et c’est ainsi qu’on peut dire que les Tasmaniens actuels sont tous (ou presque…) des descendants de « pendus ».


Autant savoir.

 

vendredi 10 mars 2023

Léo Ferré et son chimpanzé

Léo Ferré et son épouse Madeleine, tous deux passionnés par les animaux, ont adopté en 1961 un bébé chimpanzé femelle qu’ils ont baptisé « Pépée ». Ils l’ont élevée, traitée comme leur fille, comme si c’était un être humain. On raconte qu’elle partageait leurs repas, avait sa place à table même s’il y avait des invités. Et cela a duré sept ans. Mais Pépée devenue plus forte, moins docile, parfois agressive, provoquait pas mal de dégâts. La cohabitation est bientôt devenue orageuse. Léo Ferré a fui son domicile devenu un enfer, abandonnant Madeleine et le chimpanzé qui est décédé quelque temps plus tard. 


Cette rupture serait à l’origine de sa chanson « Avec le temps » sur l’amour perdu (l’amour de Madeleine… et de Pépée ?) dont voici quelques extraits :

« Avec le temps... / Avec le temps va tout s'en va / On oublie le visage, et l'on oublie la voix…

Avec le temps... / Avec le temps va tout s'en va / L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie / L'autre qu'on devinait au détour d'un regard / …  Avec le temps tout s'évanouit…

Avec le temps... / Avec le temps va tout s'en va / Même les plus chouettes souv'nirs … / On oublie les passions et l'on oublie les voix / … Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu / … Et l'on se sent floué par les années perdues… / Alors vraiment / Avec le temps ... on n'aime plus »

Léo Ferré est également l’auteur d’une autre chanson célèbre « Jolie Môme ».

Autant savoir.

 

 

 

s.

mercredi 8 mars 2023

« Tout va très bien, Madame la Marquise… »

Célèbre chanson créée dans les années trente par les « Collégiens » de Ray Ventura. On raconte qu’en tournée dans la ville de Nîmes, le trio d’artistes ne rencontrait pas beaucoup de succès, l’accueil y était glacial ! Alors, il fallait réagir, le parolier du groupe en une nuit compose cette ritournelle et le lendemain, c’est un triomphe ! Après Nîmes c’est toute la France qui se met à fredonner : « Tout va très bien, Madame la Marquise…On déplore un tout petit rien…un incident, une bêtise… ».


Cela aurait pu en rester là s’il n’y avait eu en 1939 la « drôle de guerre », cette période bizarre : la guerre est déclarée mais rien ne se passe, pas de combat. Le Président du Conseil en France s’appelle Edouard Daladier. Hésitant devant les décisions à prendre, il n’est pas très populaire. Et comme il avait, de notoriété publique, une maîtresse, la Marquise de Crussol, la chanson a été reprise pour le tourner en dérision : « Tout va très bien, Madame la Marquise… ». Il sera contraint de démissionner en mars 1940 !

Autant savoir.

samedi 4 mars 2023

Les Basques en Amérique

Sont-ils arrivés en Amérique avant Christophe Colomb ? Impossible d’en être certain mais c’est tout à fait plausible !

Au Moyen-Age, les Basques pêchaient dans le golfe de Gascogne la baleine, pour sa graisse utilisée dans les moyens d’éclairage de l’époque. Mais le cétacé s’y faisant rare, ils sont allés de plus en plus loin … jusqu’à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent. Un document de 1412 atteste qu’ils naviguaient au large du Groenland. Ils ont débarqué à Terre-Neuve en 1517, nous en avons la preuve, mais il est possible qu’ils y aient accosté avant le 1492 de Christophe Colomb. De nombreuses traces de leur présence sont visibles sur l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon dont le drapeau reprend leur emblème, l’Ikurriña.

Dans le golfe du Saint-Laurent, on a retrouvé l’épave bien conservée du « San Juan », un baleinier basque et à San Sebastian, au nord de l’Espagne, une copie de ce bateau est en cours de construction.

Les Basques (appelés Vascones par Jules César) sont un peuple très ancien : ils occupaient l’Aquitaine quand les Celtes (les anciens Gaulois) sont arrivés. Leur langue ne ressemble à aucune autre en Europe, son origine est un mystère absolu. Pas étonnant qu’ils la défendent farouchement ainsi que leurs coutumes, leur folklore (le béret, la pelote…), en un mot, leur identité.


Autant savoir.


 

 

jeudi 2 mars 2023

Le feu et la fée

Le « feu », celui des flammes, vient du latin « focus » qui a donné aussi notre foyer. Mais ce mot peut également servir pour faire allusion à un défunt. On parle par exemple de son feu père ou de sa feue mère. Si on le met en avant, alors il est invariable : feu mes parents et feu ma mère. Une tournure passée de mode mais qui se rencontre encore dans la littérature.

Ce terme ne vient pas du focus latin mais de « fatutus » adjectif dérivé de « fatum » le destin. Celui qui est « feu » a accompli son destin sur la terre, il a terminé son existence.




Et bizarrement la fée de nos contes d’enfant est également une évolution de « fatum ». Pourquoi ? Parce que ce personnage fabuleux a des pouvoirs particuliers et peut agir sur la destinée des humains … avant qu’ils ne soient « feus » (avec « s » et non « x », c’est un adjectif !).


Autant savoir.

 

Apple, pourquoi la pomme ?

Plusieurs versions circulent. Une chose est sûre, c’est Steve Jobs qui a eu l’idée de ce nom en 1976 . On raconte que lors d’un voyage en...