Dans l’évangile, Marie de Magdala appelée souvent Marie-Madeleine, se jette aux pieds de Jésus en les arrosant de ses larmes ; cette ancienne prostituée lui confesse ses péchés et, ayant obtenu son pardon, essuie les pieds du Christ avec sa chevelure. Elle deviendra une de ses adeptes et le suivra jusqu’à sa crucifixion sur le Golgotha … où, sans doute, elle a de nouveau versé beaucoup de larmes. Voilà pourquoi on dit « pleurer comme une Madeleine ». C’est pleurer « à chaudes larmes » ou « toutes les larmes de son corps » ou encore « comme une fontaine ».
Dans « A la
recherche du temps perdu » de Proust (1871-1922), l’auteur se remémore
son passé en mangeant une madeleine. La saveur de ce petit gâteau mou lui
rappelle un épisode de son enfance. Passage célèbre, c’est la madeleine
de Proust : « Je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où
j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la
gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif
à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait
envahi, isolé, sans la notion de sa cause (…) Et tout d'un coup le souvenir
m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le
dimanche matin à Combray, quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma
tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de
tilleul… »
Certains disent que ce gâteau s’appelle ainsi parce qu’il
fond dans la bouche comme Marie-Madeleine fondait en larmes … à moins que ce
soit dû au prénom d’une cuisinière, Madeleine Paulmier, qui au XVIIIème siècle aurait
inventé la recette.