Les enfants disent en jouant : « ça compte pour du beurre » : ce n’est pas une vraie partie, un coup pour rien, sans importance. Le beurre ici est considéré comme une denrée de peu de valeur et ce fut le cas pendant longtemps. Dans l’Antiquité et au Moyen-Age, les classes aisées utilisaient l’huile d’olive comme matière grasse en cuisine, le beurre c’était pour les pauvres ou pour enduire les chaussures. Voilà l’origine du mépris pour ce dérivé du lait dans cette locution.
Mais au
XIXème siècle, il a acquis ses lettres de noblesse grâce à la pasteurisation
qui a permis sa conservation et cela s’est traduit dans de nouvelles
expressions qui ont perdu toute connotation péjorative ! « Il fait
son beurre » dit-on quand un individu gagne de l’argent, ou « il
met du beurre dans ses épinards ». Il y a aussi « vouloir le
beurre et l’argent du beurre…et le sourire de la crémière » lorsqu’on
veut tout sans contrepartie.
La laitière, tableau de Johannes Vermeer (dit de Delft) 1658
Donc selon le
contexte et l’époque, le beurre est une chose sans importance ou une denrée recherchée,
signe d’abondance.
Autant savoir.