lundi 17 mars 2025

Fin de l’hiver en poésie

Le retour des beaux jours a toujours été un sujet de prédilection des poètes. Voici un texte du XVème siècle que de nombreuses générations d’écoliers ont appris par cœur : un rondeau composé de treize vers à deux rimes (au et ie) et qui se termine par une reprise du premier vers. C'est la version d’origine au charme suranné en ancien français avec l’orthographe d’époque.

« Le temps a laissié son manteau

De vent, de froidure et de pluye,

Et s'est vestu de brouderie,

De soleil luyant, cler et beau.

 

Il n'y a beste, ne oyseau,

Qu'en son jargon ne chant ou crie :

Le temps a laissié son manteau

De vent, de froidure et de pluye.

 

Rivière, fontaine et ruisseau

Portent, en livrée jolie,

Goutte d'argent, d'orfaverie,

Chascun s'habille de nouveau.

Le temps a laissié son manteau. »

 

Charles d’Orléans (1394-1465) en est l’auteur. Il a composé ce rondeau lors de sa longue captivité (22 ans !) en Angleterre. Ce neveu du roi de France avait été fait prisonnier lors de la bataille d’Azincourt (1415). Il sera finalement libéré contre rançon. Il a poursuivi son œuvre poétique aux châteaux de Blois et d’Amboise où il est décédé.

 

Le Printemps de Claude Monet

Autant savoir.

 

 

 

mercredi 12 mars 2025

George Washington, criminel de guerre ?

Nous sommes en 1754 en Amérique, dans l’actuel Ohio, durant la guerre qui opposait les Britanniques et les Français pour le contrôle de cette colonie. Un groupe d’une trentaine de soldats franco-canadiens est envoyé en éclaireurs au-devant des troupes anglaises qui ont envahi ce territoire du Middle West. Muni d’un drapeau blanc, le chef du détachement s’avance pour parlementer. Mais arrivé à proximité des soldats anglais, il est abattu par l’officier qui commandait le bataillon. S’en est suivi un embrasement général, tous les Franco-Canadiens seront massacrés.

Cet officier, auteur de cet acte qu’on peut qualifier de crime de guerre, s’appelait George Washington. Cet épisode guerrier n’a manifestement pas nui à sa réputation puisqu’il deviendra en 1789 le premier Président des Etats-Unis et que la capitale fédérale porte son nom.


                                                              Portrait de George Washington par John Faed

Les Américains n’ont pas toujours été bien inspirés en choisissant leur Président…

Autant savoir.

lundi 10 mars 2025

Olivier de Kersauson « Le savoir-vivre »

« Le jour où je vais disparaître, j'aurai été poli avec la vie car je l'aurai bien aimée et beaucoup respectée. Je n'ai jamais considéré comme chose négligeable l'odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis. Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés (…). Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l'on voudrait avoir, on ne s'émerveille plus de ce que l'on a. On se plaint de ce que l'on voudrait avoir. Drôle de mentalité ! Se contenter, ce n'est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l'on a, c'est un savoir-vivre. »

Olivier de Kersauson, extrait de « Promenades au bord de mer et étonnements heureux »

Autant savoir.

 

vendredi 7 mars 2025

Clouer le bec

C’est réduire au silence quelqu’un et on l’a bien compris, le bec ici c’est la bouche. Quant au clouer, c’est une simple déformation du verbe clore : clouer le bec = clore la bouche.

Le mot bec revient dans beaucoup d’expressions :

-          blanc bec

-           avoir un bec de lièvre  

-          rester le bec dans l’eau

-          clouer le bec

-          faire le fin bec

-          tomber sur un bec de gaz

-          une prise de bec

-          avoir une cigarette au bec

-          se défendre bec et ongles…etc

Au Québec, un bec c’est un baiser. 

Autant savoir.

 

Le chien, la canicule et la canaille

Le mot «  chien  » vient du latin «  canis  ». On retrouve cette racine dans  canidé, caniche, canine … mais aussi dans canicule  ! Canicule...