Ardent défenseur de la langue française, le regretté Bernard Pivot a publié un ouvrage sur des mots en péril, menacés de disparaître parce que inusités. Il en reprend 100 qui ne figurent plus dans le Larousse ou le Robert et il veut les sauver comme on le fait pour des espèces animales.
Certains sont bien savoureux comme « carabistouille(s) »
ou « billevesée(s) » qui désignent des propos sans intérêt,
des sottises, des balivernes. Sans oublier les jurons : « rastaquouère »,
« saperlipopette », « scrogneugneu », qu’on
trouve dans la bouche du Capitaine Haddock mais plus élégant il y a aussi le
« Que diantre ! ». Franchement, dommage de s’en
priver !
Une porte peut se dire « huis » comme dans
« huis-clos » ou bien sûr l’huissier qui force l’entrée de
l’habitation, peut-être d’une « péronnelle », personne sotte
qui débite des inepties ou d’un « jean-foutre ».
Au lieu de fumer un cigare ou une pipe, on pourrait dire « pétuner »,
ce qui est plus joli, et comme dans les comédies de Molière on peut traiter un
avare de « fesse-mathieu ». Pivot
donne l’explication de ce terme pittoresque : saint Matthieu est le patron
des changeurs, si on lui donne la fessée, c’est pour lui soutirer un peu
d’argent.
Et parmi les termes en danger, il cite encore : jouvenceau,
goguenardise, bailler, béjaune, brimborion, cautèle, derechef, faquin,
gourgandine, lupanar, manant, matutinal, moult, peccamineux, potron-minet, à
quia, ribote, rufian, septentrion, subséquemment…etc
Autant savoir.
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