mercredi 30 avril 2025

Barbares

Dans la Grèce antique de Platon, Aristote, Démosthène, tous ceux qui ne s’exprimaient pas en grec étaient des « Barbares ». Ce mot est une sorte d’onomatopée évoquant un langage frustre, aux consonances rugueuses, « bar-bar-bar ». On tournait ainsi en dérision le parler des non-Hellènes.

Les envahisseurs romains ont d’abord été traités de « Barbares » par les Grecs puis ce sont les peuples en dehors de l’empire romain qui ont été affublés de ce terme méprisant. Par la suite, les Occidentaux ont appelé « Barbares » toutes les populations qui ne faisaient pas partie de la chrétienté.

Le Maghreb c’est le pays des « Berbères », déformation de « Barbares ». Au temps de Charles-Quint, les bateaux en Méditerranée étaient régulièrement victimes de pirates impitoyables venant des côtes de l’Afrique, les terribles forbans de Barberousse. D’où ce terme qui est resté pour leurs descendants.

En linguistique, un barbarisme est une faute grossière de langage. Quant à l’orgue de barbarie, il est appelé ainsi parce que c’est un drôle d’instrument qui semble venir d’une contrée lointaine.

Autant savoir.

dimanche 27 avril 2025

Le sexe dit faible

Pour désigner les personnes du sexe dit faible, les appellations sont nombreuses. Le premier mot qui vient à l’esprit, c’est bien sûr « femme » du latin « femina ». L’ennui c’est que dans la langue de Jules César, « femina » s’employait pour la femelle d’un animal qui allaite… Le terme « femme » est donc étymologiquement assez réducteur.

« Dame » qui a donné « Madame » ou « Demoiselle », c’est nettement mieux. Cela vient du latin « Domina » l’épouse du « Dominus », le maître de la maison. A l’origine, c’est donc l’épouse au foyer mais de nos jours, elle s’est émancipée et même parfois la « Domina » domine !!!

Dans le langage populaire, on utilise beaucoup de termes peu élégants. Par exemple « gonzesse » le féminin de l’ancien italien « gonzo », un individu stupide, pas très fûté. Il y a aussi « nana » souvent péjoratif et bien entendu pas raffiné du tout, malgré son origine littéraire, le roman de Zola en 1880. 

Pour les jeunes d’aujourd’hui, une « meuf » c’est une fille ou la personne avec qui l’on vit (ma meuf). Ce terme vient de l’argot, le verlan qui inverse l’ordre des syllabes. Ici « femme » à l’envers.

Terminons avec « mouquère » issu de la colonisation française au Maghreb. C’est méprisant et pourtant, c’est le « mujer » espagnol dérivé du latin « mulier » (= l’épouse) tout comme l’italien « moglie » et le portugais « muhler ».

« Le Deuxième Sexe », c’est le titre d’un essai philosophique publié par Simone de Beauvoir en 1949. Dans cet ouvrage précurseur du féminisme, elle recherche les causes de la soi-disant infériorité féminine. Elle arrive à la conclusion suivante : l’éternel féminin n’existe pas, on ne naît pas femme, on le devient.  C’est la société et l’éducation qui la façonnent qui la rendent soumise, cantonnée à des tâches considérées comme subalternes.

Autant savoir.

 

dimanche 20 avril 2025

Les Vandales sont de retour !

En Belgique, on déboulonne ou saccage tous les monuments à la gloire de Léopold II. A Baltimore, aux Etats-Unis, on a détruit une statue de Christophe Colomb considéré comme responsable de l’asservissement des Amérindiens. Il faudra aussi penser à Cortès, Pizarro et tous les autres Conquistadors. Au Congo, il y a quelques années, Mobutu faisait abattre celle de Stanley, l’odieux colonisateur.

                            


Les bien-pensants des temps modernes jugent avec leurs yeux d’aujourd’hui un passé qu’ils n’ont pas connu. Il est toujours salutaire de se demander ce qu’on aurait fait si on avait vécu à cette époque.                      

On se croirait revenu au temps des sans-culottes qui saccageaient les façades des cathédrales, ouvraient les tombeaux de dignitaires de l’Ancien Régime. Les Vandales sont de retour…

Autant savoir.

vendredi 18 avril 2025

A brûle-pourpoint

Le pourpoint était un vêtement masculin qui a été porté pendant des siècles. Il est passé de mode à partir du XVIIIème siècle. Cet habit couvrait le torse et le bassin, l’ancêtre de la veste ou du blouson.

A l’origine, l’expression « A brûle-pourpoint » était l’équivalent de notre « A bout portant » ou mieux « A bout touchant » comme on dit dans les enquêtes policières. L’arme à feu en contact avec le vêtement pouvait l’enflammer lorsque le meurtrier appuyait sur la détente.

Mais le sens a évolué de façon plus pacifique, cela veut dire maintenant « tout à coup, subitement, de façon inopinée ».

On peut rapprocher cette tournure d’une autre équivalente « De but en blanc ». Ici nous sommes chez les artilleurs plaçant leur canon sur une butte pour atteindre une cible…de couleur blanche.

Autant savoir.

 

lundi 14 avril 2025

Le massacre de « Peterloo »

Il n’y a pas de localité « Peterloo » en Grande-Bretagne ni ailleurs ; c’est un nom inventé, une contraction de Sint-Peter et de Waterloo, en souvenir du 16 août 1819. Ce jour-là, près de Manchester, à Sint-Peter’s Fields, un rassemblement pacifique a été réprimé dans le sang.

Dix-sept morts, plusieurs centaines de blessés. Les manifestants (sans armes) réclamaient le suffrage universel (pour les hommes !). Mais les autorités redoutant une révolution comme en France en 1789, ont voulu réagir avec la plus grande fermeté.

« C’est Waterloo », hurlaient les soldats en chargeant, sabre au clair, des hommes et des femmes sans défense… Allusion à la victoire anglaise de Waterloo qui avait eu lieu quatre ans auparavant. En Angleterre, ce massacre eut un retentissement considérable, un véritable « tollé » dans la presse et cet événement est à l’origine de la création du journal « The Guardian ».

Autant savoir.

Barbares

Dans la Grèce antique de Platon, Aristote, Démosthène, tous ceux qui ne s’exprimaient pas en grec étaient des « Barbares ». Ce mot est une...